Onze bonnes résolutions pour s'émanciper de la « mal info » en 2022

Les six mois qui viennent, avec leurs échéances électorales, vont être le théâtre d’une bataille de l’information, avec pour décor le nécessaire bilan critique du quinquennat Macron (et la communication gouvernementale qui tentera de l’étouffer), une extrême droite qui peut désormais exprimer ses obsessions stigmatisantes à bien des micros sans être contredite, et les inévitables rumeurs qui surgiront sur tel ou tel sujet. Dans ce contexte, notre mission d’informer sur les enjeux de fond, au-delà des propagandes et des écrans de fumées, risque de se révéler délicate. Les médias qui continuent d’exercer leur métier honnêtement vont avoir besoin de soutien : que leurs lectrices et lecteurs ne demeurent pas spectateurs de cette bataille, mais y prennent part ! D’autant que la situation des médias indépendants, et engagés en faveur de l’émancipation, est difficile.

La concentration de la majorité des médias aux mains de quelques grosses fortunes suit la même tendance que l’accaparement des richesses. Auparavant, l’influence de ces milliardaires propriétaires de journaux et télés restait discrète : quand l’autocensure des rédactions ne suffisait plus, de courtoises pressions permettaient d’éviter les sujets ou les lignes éditoriales trop dérangeants, tout en préservant l’apparence du pluralisme. S’acheter un empire médiatique, comme l’a fait Bolloré en cinq ans (avec Cnews, Europe1, Le JDD ou Paris Match, et peut-être bientôt Le Figaro), permet désormais d’influer directement sur les élections, quitte à favoriser outrageusement un candidat (d’extrême droite) et les opinions les plus nauséabondes.

Sur les réseaux sociaux, ce sont les algorithmes façonnés par la quête de profits (via la publicité ou l’étude de votre comportement), qui sélectionnent ce que vous êtes censés voir, écouter ou lire. Google (Google Actualités, Youtube…) ou Facebook (Instagram, Whatsapp) n’écrivent pas d’articles, ne réalisent pas de vidéos, de reportages ou d’enquêtes : ils se contentent de les diffuser, ou pas, de les rendre visibles, ou pas, quelle que soit la rigueur des informations qui y sont contenues. Le pluralisme, là aussi, ne compte plus. Les contenus les plus outranciers y sont favorisés, comme l’a admis la direction de Twitter suite à une étude. S’y ajoute la possibilité de « sponsoriser » des contenus, pour les rendre encore plus visibles, voire de piller massivement les données personnelles pour tenter de manipuler l’opinion par des messages…

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Auteur: Ivan du Roy