Onze témoins révèlent la vérité sur le génocide de l’Union Patriotique en Colombie

Les témoignages recueillis par la JEP (Jurisdicción Especial para la Paz) révèlent l’alliance entre les militaires et les paramilitaires pour mener à bien le génocide de l’Union Patriotique.

Une fausse démobilisation de la guérilla en 1996 a permis au paramilitarisme de se renforcer. L’opération a été parrainée par le gouvernement national et des commandants supérieurs de l’armée. La JEP est sur la piste d’Iván Ramírez, ancien commandant de la première division de l’armée.

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Il y a près de 40 ans, l’État colombien a tenté d’en finir avec la violence en permettant l’émergence d’une force politique de gauche. L’Union Patriotique a été fondée en mai 1985 et un an plus tard, elle connaissait un important succès électoral. Elle comptait 14 congressistes, 18 députés et 335 conseillers. Elle obtint un large soutien dans des régions telles que le nord-est d’Antioquia, le Bajo Cauca, le Magdalena Medio, l’Urabá, le Chocó, l’Arauca et même Medellín. Mais en même temps que l’UP devenait une alternative aux partis politiques traditionnels, elle était déclarée cible militaire d’un autre phénomène qui se multipliait dans tout le pays : le paramilitarisme. Le résultat de cette confrontation a été l’extermination des dirigeant.e.s de l’UP, de ses membres et même de ses sympathisant.e.s. Aujourd’hui, après des décennies d’impunité, une vérité émerge grâce à la Juridiction Spéciale pour la Paix : la responsabilité des hauts responsables militaires et politiques dans ce crime.

Le magistrat Gustavo Salazar, responsable de la Chambre de Reconnaissance des Responsabilités de la JEP, dirige l’enquête sur le massacre de l’UP, connu en Colombie  comme l’Affaire 06 (el macro-caso 06 ). Cette enquête sur ce chapitre  tragique de l’histoire colombienne a débuté il y a presque trois ans. Le magistrat a recueilli près de 200 témoignages de victimes, de paramilitaires, de civils et d’anciens membres des forces de sécurité. La première conclusion de ce travail est qu’au moins 5 733 membres de l’Union Patriotique ont été tués ou ont disparu de force. La deuxième conclusion est que dans ce plan d’extermination, il y a une part de responsabilité de l’État, qui, avec les forces de sécurité et le service de renseignement (DAS), en alliance avec le paramilitarisme, a été responsable de la planification et de la réalisation du génocide de tout un parti.

Cette thèse est clairement démontrée dans ce qui s’est passé dans le département de…

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Auteur: redaction