En juin, cela fera quatre années que les portes des opposant.e.s au projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure ont volé en éclat sous les coups de boutoir d’une instruction pour « association de malfaiteurs ». Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants et militantes interdits de se voir pendant deux ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, seize années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien… Cette scandaleuse traque d’État a tenté de paralyser ce mouvement de lutte vieux de 30 ans contre le plus gros projet industriel européen, dont les risques sont connus.
Les 1ᵉʳ, 2 et 3 juin se tiendra le procès des inculpé.e.s « malfaiteurs » de Bure. Nous, universitaires, artistes, autrices, journalistes, syndicalistes, éditeurs, auteurs de bande dessinées, activistes, avocat.e.s, scientifiques, élu.e.s, ami.e.s, affirmons notre profonde solidarité.
Bure nous concerne toutes et tous parce que c’est un des laboratoires de la généralisation de l’autoritarisme en France — depuis les quartiers populaires jusqu’aux luttes écologistes en passant par les gilets jaunes. Le 1ᵉʳ juin sera le procès de l’autoritarisme et de « l’association de malfaiteurs », dispositif pénal hérité des lois scélérates et de l’antiterrorisme qui dote les autorités de moyens de surveillance colossaux pour paralyser toute forme d’organisation collective.
Près de 3.000 citoyens ont manifesté à Nancy pour dire non à la démesure du projet Cigéo à Bure, en septembre 2019.
Bure nous concerne toutes et tous, parce que le projet Cigéo est indispensable à la relance de la filière nucléaire française. Cette industrie est à un moment charnière et joue son va-tout pour obtenir la construction de six nouveaux EPR, alors que les vieilles centrales rafistolées sont plus dangereuses que jamais, que ses coûts explosent, que les déchets débordent. Le 1ᵉʳ juin sera le procès de l’énergie nucléaire, qui se prétend meilleure alliée du climat mais s’impose depuis des décennies dans un déni total de démocratie et verrouille toute transformation profonde de nos systèmes énergétiques.
Bure nous concerne toutes et tous, parce que c’est un territoire emblématique de toute la résilience et la résistance qu’il nous faut conjuguer pour fabriquer dès maintenant des mondes désirables sans attendre un hypothétique « monde d’après ». À Bure,…
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Auteur: Reporterre