Opposés à l'élevage hors-sol, des activistes vident un wagon de céréales

« Le système agro-industriel hors-sol va droit dans le mur, nous devons le mettre à terre. » Cette déclaration résume l’action de désobéissance civile, orchestrée ce week-end par le collectif Bretagne contre les fermes usines. Tôt, samedi 19 mars, une cinquantaine de militants écologistes ont édifié un mur en parpaings au milieu d’une voie ferrée, à hauteur du village de Saint-Gérand, dans le Morbihan. Objectif : bloquer l’accès à l’usine voisine d’aliments pour bétail, appartenant à Sanders, une filiale du groupe Avril. À l’arrivée du train de marchandises ainsi bloqué, les activistes ont ouvert les vannes des wagons silos. Quelque 1 400 tonnes de blé ont été déversées au sol, pour un préjudice financier avoisinant les deux millions d’euros.

Ce sabotage non-violent a indigné la branche locale de la FNSEA, qui est immédiatement montée au créneau : « À l’heure où l’Europe risque de manquer de céréales, à l’heure où l’alimentation est au cœur d’un conflit géopolitique et à l’heure où le mot famine refait surface, nous ne pouvons que déplorer et condamner cet acte qualifiable de terroriste, totalement irresponsable. » Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a lui aussi réagi sur le réseau social Twitter : « Simplement inadmissible ! Mais aussi totalement irresponsable : détruire des productions de céréales alors que beaucoup de pays en manquent en ce moment… c’est affligeant. La justice doit passer. »

Le blé déversé aurait servi à nourrir des animaux et pas des humains, dans un système que les activistes estiment bien plus nuisible que le gaspillage qui leur est reproché. © Bretagne contre les fermes usines

De son côté, le candidat d’EELV à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, a déclaré dimanche, sur France 3, ne pas soutenir cette action en raison du gaspillage qu’elle engendre.

Le collectif Bretagne contre les fermes-usines, qui pensait initialement intercepter une cargaison de soja, balaie cependant l’argument du gaspillage : « Le blé contenu dans les wagons et déversé n’aurait pas nourri des hommes et des femmes. Pour sept tonnes de nourriture injectée dans le système d’élevage intensif, une seule arrive dans l’alimentation humaine. » Les militants fustigent le modèle d’élevage hors-sol, qui repose sur l’importation, notamment d’Amérique du Sud, des aliments du bétail.

Si, au lendemain des faits, la préfecture du Morbihan a indiqué que plusieurs plaintes avaient été déposées,…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre