Opposition massive à la réforme Drainville, qui donne des pouvoirs sans précédent au ministre de l’Éducation

L’opposition massive au projet de loi déposé par le ministre québécois de l’Éducation, Bernard Drainville, offre un contexte inusité dans l’histoire récente de l’éducation.

Le Projet de loi nº 23 vise essentiellement à renforcer le pouvoir du ministre vis-à-vis des centres de services scolaires (CSS), via l’implantation de diverses mesures.

Cet article proposer de dresser un portrait – le plus objectif possible – de la position de divers acteurs du milieu scolaire et universitaire à l’égard des changements proposés par cette réforme.

Pour ce faire, nous proposons une analyse qualitative et quantitative des mémoires déposés par plusieurs acteurs au printemps 2023 dans le cadre des consultations particulières de la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale du Québec (ANQ), chargée de faire l’étude de ce projet de loi.



Contexte de la recherche

Au total, 41 acteurs ont déposé des mémoires lors de ces consultations. Par « acteurs », nous entendons des organismes, groupes ou individus. Il s’agit en majorité d’acteurs scolaires ou universitaires, c’est-à-dire des acteurs touchés par l’activité éducative.

Parmi ces derniers, 40 prennent position à l’égard des cinq changements proposés par le projet de loi nº 23 que nous considérons comme les plus importants, soit :

  • le pouvoir du ministre d’orienter la formation continue du personnel enseignant ;

  • le pouvoir du ministre de nommer des directeurs généraux des CSS ;

  • l’abolition du Comité d’agrément des programmes de formation à l’enseignement (CAPFE) ;

  • le démantèlement du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) ;

  • la création de l’Institut national d’excellence en éducation (INEE).

Résultats de notre analyse

1. Formation continue du personnel enseignant

Une première analyse nous permet d’observer que les appuis en ce qui concerne le pouvoir accru du ministre à…

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Auteur: Olivier Lemieux, Professeur en administration et politiques de l’éducation, Université du Québec à Rimouski (UQAR)