Orange, BNP… Des sociétés climaticides primées pour leurs écogestes

Paris, reportage

Musique assourdissante, jeu de sons et lumières, concert d’air guitar survitaminé. La troisième édition du Championnat de France des économies d’énergie n’a pas lésiné sur les moyens pour remettre ses prix au stade La Défense Arena, à Paris. Organisé le 13 décembre par l’Institut français pour la performance du bâtiment (IFPEB), il vise à récompenser les acteurs publics et privés qui réduisent la consommation d’énergie de leurs bâtiments. « C’est pour vous qu’on le fait, on s’engage pour que le monde de demain soit vivable, c’est faisable et ludique », a déclaré Laurent Morel, le président de l’IFPEB et également administrateur du Shift Project. Une remise de prix, ou un concert de greenwashing ?

Les résultats de ce concours ont été projetés sur des écrans géants face à quelques centaines de spectateurs, qui tentaient de se réchauffer dans une salle prévue pour 40 000 personnes. Chaque invité a déboulé sur la scène dans un jeu de lumières assourdissant, telle une rock star. « Vous êtes tous impliqués dans les économies d’énergie. Même s’il fait froid nous sommes capables de faire les bons écogestes pour qu’il n’y ait pas de coupures [d’électricité cet hiver]. Ce n’est pas la mer à boire », a déclaré Xavier Piechaczyk, le président du directoire du Réseau de transport d’électricité (RTE).

Répartis en vingt catégories, les lauréats ont été choisis parmi les 200 bâtiments en compétition. En un an, ils ont réalisé en moyenne 18,5 % d’économie d’énergie et économisé près de 48 000 kWh et 3 000 tonnes équivalent CO2, se sont-ils félicités. Le résidentiel tertiaire représente pourtant 20 % des émissions de gaz à effet de serre de la France.

Dans une intervention diffusée durant l’événement sur les écrans géants, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a rappelé l’objectif de réduire de 10 % nos consommations d’énergie. Le format proposé ce 13 décembre a semblé lui plaire : « L’émulation collective et l’éducation marchent mieux que la culpabilisation », a-t-il affirmé, en col roulé.

Des lauréats polluants

BNP Paribas, Crédit agricole, Orange, Enedis, Dalkia (filiales du Groupe EDF)… Le nom des nominés aurait pourtant de quoi donner la nausée aux associations environnementales. Orange a raflé la première place du podium, juste devant la banque BNP Paribas. Récompenser le géant des Télécoms, dont la politique de développement nous pousse…

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Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre