Alors que se profile une nouvelle saison d’inscriptions sur Parcoursup, la plate-forme de candidature dans l’enseignement supérieur, les critiques sur la sélection à l’université et la place des algorithmes dans l’orientation des lycéens ne faiblissent pas.
Si le poids de l’origine sociale sur les processus d’orientation et la reproduction des inégalités qu’il implique concentre l’attention, il faut souligner aussi l’influence des ancrages territoriaux sur les choix des adolescents.
Les formations en France étant très largement urbano-centrées, il n’est alors pas surprenant que les jeunes venant des espaces ruraux se retrouvent à pâtir d’un modèle où le diplôme est la condition sine qua non de la réussite professionnelle et, a minima, une arme contre la précarité.
Une connaissance concrète de la carte locale de formations
Bien que les espaces ruraux aient une composition plus « populaire » que les villes, les résultats des élèves à l’entrée au collège y sont comparables, voire supérieurs, à ceux des jeunes urbains. Si ces résultats peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs (moindres effectifs scolaires, classes « multi-âge », meilleures relations parents-professeurs…), ils mettent surtout à mal la théorie d’un soi-disant « déficit culturel » chez les ruraux.
Cependant, les jeunes ruraux sont bien plus souvent orientés que les urbains vers des filières courtes et professionnalisantes. Notons à titre d’exemple que, parmi les étudiants ruraux qui poursuivent leurs études après le baccalauréat, 47 % partent en BTS ou DUT contre 38 % des urbains. De plus, 60 % des élèves ruraux de troisième envisagent un baccalauréat général ou technologique contre une moyenne nationale à 71 % sur le territoire métropolitain. Ajoutons enfin que les formations infra-bac sont plus fréquentes puisque les CAP représentent 11 % des formations en milieu rural contre 8 % en…
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Auteur: Clément Reversé, Sociologie de la jeunesse, sociologie des espaces ruraux, Université de Bordeaux