OTAN, reprends ton vol !

Rencontre entre les chefs des états major français et américain en Albanie en 2017, notamment consacrée à l’OTAN.

photo cc0 Dominique A. Pineiro

La France et l’OTAN, c’est « je t’aime, moi non plus ». Sans pour autant quitter l’Alliance, le général de Gaulle avait décidé en 1966 la sortie de son commandement militaire intégré, fermant l’état-major de Fontainebleau, la base aérienne de Chateauroux, et une trentaine d’autres installations : les amis américains avaient dû se replier sur… Bruxelles, devenu également siège de l’Union européenne… au prix d’une certaine confusion !

Lire aussi Alain Gresh, « Quand le Sud refuse de s’aligner sur l’Occident en Ukraine », Le Monde diplomatique, mai 2022.

À partir de 1995, sous la présidence de Jacques Chirac, on assiste à un premier rapprochement, qualifié de « retour honteux » par Paul-Marie de la Gorce dans ce journal. Et, sous l’influence de Nicolas Sarkozy, en 2009, à la réintégration pleine et complète dans toutes les institutions de l’OTAN, y compris le commandement intégré — à l’exception du comité des plans nucléaires : plusieurs centaines d’officiers français investissent les états-majors intégrés ; et un des grands commandements, celui de la « Transformation », basé à Norfolk (Virginie-USA), échoit à un général de l’armée de l’air française.

Une évolution initiée par la droite, admise avec plus ou moins de réserves à gauche, mais qui faisait débat, notamment dans les colonnes du Monde diplomatique. Exemple en 2013, lorsque l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Vedrine — qui en 2009 s’était opposé à cet avènement d’une « France atlantiste » — est chargé par le président Hollande d’un rapport sur les conséquences de cette réintégration, expliquant qu’il y aurait plus d’inconvénients à remettre en cause ce retour au bercail atlantique, qu’à l’entériner ; et qu’il vaudra mieux agir de l’intérieur.

Soleil couchant

L’essayiste Régis Debray, ancien conseiller de François Mitterrand, lui adresse une longue « lettre ouverte » dans le « Diplo » de mars 2013, sous le titre : « La France doit quitter l’OTAN » : l’Alliance a doublé d’importance, elle est devenue « sans frontières » ; bien que privée (à l’époque) d’ennemi, la voilà offensive ; l’Amérique regarde ailleurs ; la France, puissance plus que moyenne, et surtout « normalisée et renfrognée », a…

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Auteur: Philippe Leymarie