Où est le bec, où est la queue ?

Une vieille girouette grince d’habitude ; là elle pète et elle pue. Les habitudes ne sont plus ce qu’elles étaient.

Pour s’adapter à une demande de plus en plus présente, l’aérodynamisme de ces volatiles de fer blanc fut amélioré avec une symétrie parfaite de l’obstacle présenté au vent. Équilibré par les lois géométriques de son dessin, la prise au vent restant la même de chaque côté, la stabilité momentanée est alors trouvée. Les sautes éoliennes peuvent tournoyer comme dans des phénomènes orageux, somme toute assez fréquents, la direction prise peut évoluer, dans un sens ou dans l’autre, l’écoulement est identique. Si bien qu’à les regarder de profil, la question pointe : où est le devant, où est le derrière ?

De forme plate, elle ne peut être vue qu’en silhouette, un côté à la fois. De face, elle est une masse filiforme ne présentant rien d’autre ou presque que sa propre existence. Jeux d’ombres et de profils, de figurines animées par des desseins de marchands, elle est l’enseigne des vents. Semblables aux postures de l’Égypte antique, ces hiéroglyphes actuels sont chargés de symboliques diverses et avariées. Condamnées aux profils, les figurines vont de A à B, du recto au verso, sans trop tarder, selon le zéphir. Elles ne feront jamais face et resteront adeptes des tangentes. Parfois, elles sont prises comme emblèmes d’écrivains en mal d’ancrage. Les lecteurs de ces écritures sont incités à une passivité paisible et confortablement spectateurs des dégradations ; l’apocalypse peut bien venir, tant qu’on a une place assise pour y assister. Pas un strapontin de dernière minute, non, un siège, un vrai négocié avec des renoncements, avec accoudoirs et point de vue arrêté.

Spectacle « bouleversifiant », certes, mais confortable pour les aisés assis.

Renversement des valeurs éditoriales : l’écrivain décrivant le mieux l’ennui passif est…

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Auteur: dev