Où est le danger du fascisme aujourd'hui ? — Emilio ALESSANDRONI

Ainsi, lorsque les classes subordonnées gagnent du terrain en termes de force économique ou politique et commencent à influencer la vie de la société, en prenant le pouvoir aux classes supérieures, il peut arriver que :

1) ils parviennent à créer un césarisme progressif prêt à soumettre par la violence les blocs sociaux supérieurs jusqu’à ce qu’ils soient rendus inoffensifs (c’est ce qui a été tenté, par exemple, en France, en Angleterre et en Russie après leurs révolutions respectives), ce qui implique que lorsqu’un système social en supplante un autre (lorsqu’on passe, par exemple, d’un système féodal à un système capitaliste ou d’un système capitaliste à un système socialiste), une phase temporelle despotique tend à être inaugurée, au cours de laquelle l’embryon du nouvel arrangement tente de se protéger contre les attaques de l’ennemi et de mettre en déroute tous ses ennemis engagés à abattre immédiatement l’édifice qui vient d’être laborieusement érigé.

Ou,

2) que les classes sociales supérieures recourent d’abord à une tournure autoritaire, un césarisme régressif, qui rétablit l’écart entre les forces sociales et rend les classes subordonnées à nouveau inoffensives (c’est ce qui s’est passé, par exemple, en Italie et en Allemagne, avec la montée du fascisme et du nazisme respectivement).

Comme le soulignait Gramsci, « la démocratie [libérale] ne consistait qu’en ceci, pour les paysans et les ouvriers : qu’ils avaient, à la base, la possibilité de créer un réseau d’organisations et de les développer ». Mais même « dans ce fait très simple était implicite, pour le régime démocratique [libéral], une condamnation à mort ». En effet, dès que les masses populaires ont commencé à s’agréger et à ébranler les fondements du régime capitaliste, en exploitant les espaces, bien que réduits, de la démocratie juridico-politique, c’est-à-dire les possibilités…

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Auteur: Emilio ALESSANDRONI