Où sont donc passées les confédés ? — Anna PERSICHINI

Nous sommes déjà en décembre. En tout et pour tout il y aura eu une manif confédérale et partiellement unitaire le 5 octobre dernier : eu égard aux graves attaques que subit le monde du travail, beaucoup de camarades pensaient déjà alors que cette date était déjà trop tardive. On nous répondait alors « en haut » qu’il fallait le temps nécessaire pour mobiliser mais qu’après ça, on verrait ce qu’on verrait.

Eh bien on a vu : ce ne sont même plus, désormais, les « journées saute-moutons » que critiquent à raison les syndicalistes de lutte, ces journées espacées et sans visée revendicative claire, c’est maintenant… le néant pur et simple de l’action confédérale et inter-confédérale. Chacun est prié de mener sa lutte sectorielle tout seul dans son coin : retraités, hospitaliers, cheminots, chômeurs, forestiers, etc.

Bref, c’est à se demander si les confédés existent encore. Rien d’étonnant s’agissant de la CFDT, cet appendice du MEDEF et de la C.E.S. que préside Laurent Berger, le « syndicaliste » qui n’a jamais mené une lutte au sein d’une entreprise privée ou d’un service public. Rien de surprenant non plus, à dire vrai, avec la confédé FO dont la dernière action d’éclat a été de virer son ex-secrétaire général, Pavageau, sans doute trop euro-critique et anticapitaliste. Mais, malgré ses dérives euro-réformistes, on aurait tout de même pu espérer mieux de la confédé CGT et de Philippe Martinez qui, en 2016, avait donné l’impression, vite démentie, qu’il donnerait un cap plus combatif à une centrale déjà passablement « assagie » par les délestages idéologiques et revendicatifs multipliés par les successeurs du vaillant Henri Krazucki.

En attendant, Macron, le grand patronat et l’UE n’y vont pas de main morte et ils auraient tort de se gêner : tout y passe, indemnités chômage, nouvelles menaces sur les retraites (64, 65, 67 ans ?), casse et euro-privatisation directe ou indirecte de la SNCF, de l’Office national des forêts, de l’hôpital public, voire de l’Education nationale, sans que la FSU et les autres syndicats enseignants demandent seulement la démission de Blanquer, l’Attila du bac national, du lycée à la française, le créateur du très discriminatoire Parcours Sup, l’homme qui a rendu 75 millions d’euros à Bercy alors qu’il faudrait ajouter des classes, embaucher des professeurs au vue des salles de classe toujours bondées !. C’est maintenant Michelin qui annonce une masse de suppressions de postes pour…

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Auteur: Anna PERSICHINI Le grand soir