Ouvriers morts de la chaleur : « Une vie vaut plus qu'une toiture »

Lundi 30 juin, un ouvrier âgé de 35 ans est décédé d’un arrêt cardio-respiratoire juste après avoir quitté le chantier sur lequel il travaillait à Besançon (Doubs). Cet employé d’une entreprise de travaux publics « se plaignait de la chaleur depuis le matin », rapportent les sapeurs-pompiers à France 3 Franche-Comté. Mais le parquet de Besançon a indiqué que l’autopsie n’avait « pas permis de déterminer les causes de la mort »

Ce cas n’est pas isolé. En 2024, sept hommes de 39 à 71 ans sont morts au travail « en lien possible avec la chaleur », selon Santé publique France qui précise que six de ces accidents ont eu lieu dans le cadre d’une activité liée à la construction et aux travaux, et à l’agriculture.

Face à ce « fait social », l’eurodéputé La France insoumise Anthony Smith, inspecteur du travail depuis près de vingt ans et ancien responsable CGT au ministère du Travail, appelle à adapter la législation aux effets du réchauffement climatique.

Reporterre — Que dire des conditions de travail des ouvriers pendant les vagues de chaleur ?

Je suis choqué, en colère et révolté par le sort que l’on réserve aux travailleurs. Le minimum, c’est que l’employeur mette tout en œuvre pour préserver leur santé et leur sécurité. Je viens de la Marne, un département de la région Grand Est où quatre salariés saisonniers sont décédés pendant les vendanges de la honte, en 2023. Ces morts au travail ne devraient pas être traités comme « la faute à pas de chance ou les risques du métier ». Dans les vignes, pendant les vendanges, les saisonniers travaillent jusqu’à soixante heures par semaine, et sont parfois hébergés dans des conditions indignes. C’est un véritable fait social, et c’est inacceptable.

Anthony Smith — Les chiffres de Santé publique France sur le nombre de décès au travail à cause de la chaleur vous paraissent-ils réalistes ?

Les…

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Auteur: Léa Guedj