Paillettes et DJ set : une fête contre l'abstention des jeunes

Paris, reportage

Ils sont plusieurs dizaines à se déhancher au rythme de la musique techno. Dans la foule, on distingue ici une robe à paillettes, là une veste aux reflets métalliques. Les danseurs, pour la plupart, ont moins de 25 ans. La scène ne se déroule pas dans une boîte branchée, mais sur les quais de Seine, à Paris, et le DJ est juché sur un vélo-cargo. Les fêtards participent à une manifestation « sauvage, nocturne et festive » organisée dans la capitale mercredi 8 juin par deux associations, Alternatiba, qui milite pour le climat et la justice sociale, et l’ONG Le mouvement, organisation de mobilisation citoyenne.

Leur ambition : convaincre les jeunes d’aller voter aux élections législatives, les dimanches 12 et 19 juin, afin d’obtenir « une opposition écologique et sociale la plus large possible à l’Assemblée nationale ». Si toutes les personnes interrogées ici voteront pour un candidat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) ce dimanche, la mobilisation se revendique apartisane.

© NnoMan Cadoret/Reporterre

Car comme en 2017, l’abstention risque d’être la grande gagnante de ces élections. Elle avait atteint 57,36 % au second tour, un record pour ce scrutin sous la Ve République. Chez les moins de 35 ans, moins d’un électeur sur trois s’était exprimé. Et l’abstention pourrait bien atteindre de nouveaux records ce dimanche, selon une récente enquête Ipsos-Sopra Steria, réalisée pour Le Monde. Convaincre les jeunes d’aller voter est « un enjeu démocratique », pour Teïssir Ghrab, chargée de campagne pour l’ONG Le mouvement et membre d’Alternatiba. « Rien n’a été fait du côté du gouvernement pour pousser les jeunes à voter. Je trouve ça dingue que ça soit aux associations de porter cette charge », s’insurge la militante âgée de 25 ans.

« Une fête, ça peut être hyper politique »

De la fête aux bureaux de vote, le lien peut sembler farfelu. Pas pour Teïssir Ghrab. « Tout est politique. Une fête, ça peut être hyper politique. Pour nous, c’est un moyen d’attirer pour convaincre, et on n’attirerait pas le même public avec des conférences », explique-t-elle.

En organisant cette soirée, les deux associations espéraient mobiliser au-delà de leur cercle habituel. Manque de chance, la violente averse survenue au moment où la manifestation devait s’élancer a fait fuir la plupart des badauds installés sur les bords de Seine. Mohammed et Léo ont bien réussi à mettre un tract dans les mains d’Adeline, 23…

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Auteur: Maïwenn Lamy Reporterre