Panneaux solaires : dur dur de produire sa propre électricité

C’est l’image rêvée de ce que pourrait permettre le photovoltaïque : une installation sur un toit, sans empreinte au sol, qui couvre une part des besoins résiduels d’un logement, en renvoyant le surplus de production sur le réseau électrique. L’idée est excellente et, selon les projections de RTE, 4 millions de foyers pourraient être ainsi équipés en 2030. Pourtant, l’autoconsommation reste encore trop peu pratiquée en France. Selon Enedis, qui gère le réseau basse et moyenne tension, environ 100 000 foyers étaient raccordés début 2021 en autoconsommation individuelle.

Produire depuis chez soi ne veut pas nécessairement dire autoconsommer. Il y a deux situations : la vente totale, et l’autoconsommation avec vente de surplus. Dans le premier cas, on installe des panneaux chez soi, toute l’électricité produite repart dans le réseau, revendue à EDF qui la paye au foyer producteur.

Dans l’autoconsommation, l’installation photovoltaïque prend directement en charge une partie des consommations quotidiennes. Le réseau national n’est sollicité que ponctuellement pour acheter l’électricité qui manque ou récupérer le surplus non consommé. C’est cette option qui est très majoritairement choisie par les particuliers.

Logique de marché

Durant des décennies, il a été difficile d’envisager par les gestionnaires que des particuliers viennent s’immiscer dans un réseau global de production d’électricité centralisée dominé par de grandes centrales (hydroélectrique, nucléaire ou thermique). On parlait d’autoconsommation pour des systèmes en boucle fermée, quasi autonomes, dans les zones non interconnectées, îles, refuges de haute montagne ou pour des personnes ayant opté pour un mode de vie hors réseau.

Les choses ont heureusement évolué et depuis 2003, EDF est obligée de racheter l’électricité des particuliers. L’impact est « totalement neutre en termes de gestion et de dimensionnement du réseau », dit Hervé Lextrait, directeur du pôle transition énergétique pour Enedis. Pour lui, « la seule différence, c’est au niveau du comptage ».

Panneau solaire sur une maison individuelle. Pxhere/CC0

Auparavant, il fallait en effet installer un second compteur, pour mesure la quantité d’énergie qui entre dans le réseau et celle consommée. « Mais le déploiement du compteur Linky a largement simplifié les démarches. » Le gestionnaire reconnaît que la montée en puissance des raccordements photovoltaïques en 2021 a eu « un effet un peu brutal », mais…

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Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre