Le Pape François est décédé le 21 avril 2025, lundi de Pâques. Avec lui, une partie du mouvement social, écologiste, pro-palestinien et du soutien aux réfugiés, perd un allié inattendu et de poids, qui a tenu des positions très éloignées de celles de la bourgeoisie catholique d’extrême droite française. Un pape restant un pape et l’Eglise catholique restant l’Eglise catholique – cela n’a bien sûr pas empêché des positions aussi conservatrices sur d’autres sujets.
Un pape argentin et jésuite
Le Pape François, dont le nom vient de Saint François d’Assise, aura marqué la période la plus progressiste de l’Eglise depuis Vatican II (1962-1965), un concile qui s’était ouvert sous Jean XXIII et qui s’était terminé sous Paul VI et qui avait réformé l’Eglise catholique afin de l’ouvrir au monde moderne, aux questions sociales et à favoriser le dialogue avec les autres religions et les non-croyants.
Le Pape François a incarné un changement majeur dans la géographie catholique : le passage du pôle de gravité du christianisme de la vieille Europe vers le Sud global.
Le Pape François a incarné un changement majeur dans la géographie catholique : le passage du pôle de gravité du christianisme de la vieille Europe vers le Sud global. Pape François fut le premier pape non-européen de l’époque moderne et le premier pape originaire d’Amérique latine. Ce n’est pas un hasard : le catholicisme s’est beaucoup développé en Amérique latine et en Afrique tandis qu’il décline en Europe. C’est une des explications de ce retour vers l’intérêt envers les pauvres.
L’Amérique latine a notablement été marquée par la théologie de la libération, courant des années 1960 qui lisait l’Evangile à partir des luttes des pauvres et des opprimés et appelant à leur émancipation sur Terre.
Sans être de ce courant, Pape François fut toutefois le premier pape jésuite de…
Auteur: Rob Grams