Parc éolien marin d'Oléron : l'État « se moque de la biodiversité »

Il est un point sur lequel tous les scénarios énergétiques s’accordent : sans l’éolien marin, la France pourra difficilement atteindre la neutralité carbone en 2050, selon les experts du Réseau de transport d’électricité (RTE), de l’Ademe et de l’association Négawatt. Le déploiement des pales en mer fait cependant face à un obstacle : l’opposition d’associations de protection de l’environnement, de plus en plus nombreuses à critiquer les zones d’implantation (souvent très riches en biodiversité) choisies par l’État. Après le parc de la baie de Saint-Brieuc, contre lequel deux associations ont porté plainte en février dernier, le projet de ferme éolienne en mer d’Oléron, prévu pour 2030, concentre les critiques. Huit associations ont adressé en septembre un recours gracieux au ministère de la Transition énergétique. Elles dénoncent les « impacts négatifs » du futur parc sur l’écosystème charentais.

« Il sera au milieu d’une voie de migration pour les oiseaux et les chauves-souris »

« Nous ne sommes pas opposés aux énergies renouvelables, ni au parc éolien, mais à l’endroit où il est prévu », précise d’emblée Isabelle Loulmet, présidente de France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine. La zone choisie pour implanter de 50 à 80 éoliennes, dont la capacité installée devrait être comprise entre 500 mégawatts (MW) et 1 gigawatt (GW), a en effet de quoi surprendre.

Le gouvernement l’avait au départ placée dans le périmètre du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. Sa localisation a été légèrement modifiée à la suite du débat public, qui s’est tenu entre septembre 2021 et février 2022. Fin juillet, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé que les éoliennes seraient finalement installées à la lisière, et non à l’intérieur, du parc naturel marin. Pas de quoi rassurer les défenseurs de l’environnement. « Le parc éolien se trouve toujours dans une zone de protection spéciale Natura 2000, au milieu d’une voie de migration intercontinentale pour les oiseaux, les chauves-souris et les insectes », déplore le vice-président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Dominique Chevillon. Les enjeux écologiques y sont « très importants », assure Élodie Martinie-Cousty, pilote du réseau Océans, mers et littoraux de France Nature Environnement (FNE) .

Grands dauphins, crabes masqués, gorgones verruqueuses, Guillemots de Troïl… Soixante-quatorze…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre