«Le monde du livre refuse le monopole et l’ingérence fasciste de Bolloré
Il faut se rendre à l’évidence : Fayard n’est plus une maison d’édition comme les autres. Depuis sa prise en main par Vincent Bolloré à travers le rachat du groupe Hachette fin 2023, son histoire a pris un tournant radical vers l’extrême-droite. La publication en quelques mois de livres signés par Philippe de Villiers, Jordan Bardella, Sonia Mabrouk et bientôt Alain de Benoist en sont les preuves les plus visibles.
Après la nomination à sa tête de Lise Boëll (éditrice de Zemmour et proche alliée du camp réactionnaire), la profonde réorganisation de l’entreprise relève de la même méthode que celle employée dans d’autres médias, comme le Journal du Dimanche en 2021 : acheter le départ sans bruit d’ancien.nes employé.es pour les remplacer par des éléments plus «Bolloré-compatible». Son but est limpide : faire de Fayard un énième vecteur de son «combat civilisationnel». Si les autres maisons du groupe Hachette conservent pour l’instant leur indépendance éditoriale, une véritable épée de Damoclès les contraint déjà. À l’instar de la suppression des programmes qui le dérangeaient chez Canal +, comme les Guignols de l’Info, il est tout à fait légitime de penser que Vincent Bolloré censurera les discours qui ne lui conviennent pas, qu’ils soient dissidents ou simplement contraires à sa ligne politique.
Ces tentatives évidentes de contrôle fasciste de la parole, articulées au poids monopolistique du groupe Hachette et à la puissance de frappe des médias Bolloré, sont un danger majeur pour le monde du livre et pour la société dans son ensemble.
Nous, travailleur·euses du monde du livre et de la culture, militant·es antifascistes, appelons à l’exclusion de Fayard d’événements comme le Festival du Livre de Paris. La ligne réactionnaire et conservatrice de cette maison d’édition est en contradiction totale…
Auteur: B