Partage de la valeur : faut-il taxer les rachats d’actions ?

Lors de son allocution du 22 mars dernier, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué la mise en place d’une contribution exceptionnelle imposée aux grands groupes qui procéderaient à des rachats d’actions, de plus en plus fréquents dans les grandes sociétés cotées aux États-Unis et désormais en France.

Outre-Atlantique, le président Joe Biden souhaite également taxer ce type d’opération, qui consiste, pour une entreprise, à racheter ses propres parts aux actionnaires, tandis que l’investisseur et milliardaire américain Warren Buffet considère que ce projet relève de la démagogie. Qui a raison ?

Sur un plan politique, taxer les rachats d’actions peut s’avérer payant car attaquer les actionnaires et les grandes entreprises est toujours populaire. Sur un plan économique pourtant, rendre plus coûteuses les distributions aux actionnaires aurait des conséquences néfastes. En effet, la taxation des rachats d’actions semble être une mauvaise réponse à une bonne question : l’amélioration du partage de la valeur entre actionnaires et salariés.

Corrélation n’est pas causalité

Les rachats d’actions et les dividendes sont l’objet de croyances infondées parmi les plus tenaces sur la finance, croyances que j’ai confrontées aux contributions de la recherche dans mon livre C’est la faute des actionnaires ! Fausses croyances et vrais débats (Presses universitaires de France, 2023). Selon la doxa, les rachats d’actions viseraient à enrichir les actionnaires et à faire monter les cours de bourse, nuiraient à l’investissement et seraient une manifestation du court-termisme généralisé qui prévaut sur les marchés financiers. Ce qui ne se vérifie pas dans les faits.

En effet, contrairement aux apparences, les rachats d’actions n’enrichissent pas les actionnaires. C’est le principal moyen, avec le dividende, de leur distribuer des liquidités. Contrairement à une croyance…

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Auteur: Christophe Bonnet, Professeur de finance, Grenoble École de Management (GEM)