Sur le site internet CatNat, les récits de catastrophes défilent tristement. Tempêtes tropicales en Amérique, inondations en Afrique, feux de forêt en Europe… Le site, géré par Ubyrisk Consultants — un cabinet de conseil spécialiste des risques naturels — recense chaque jour ces événements dramatiques. Face à l’interminable liste, le constat est amer : durant l’été 2021, ceux-ci se sont succédé sans répit. « D’une façon générale, cet été, on a enregistré davantage de catastrophes naturelles dans le monde, observe Yorik Baunay, le fondateur et directeur d’Ubyrisk Consultants. On est au-dessus de la moyenne qu’on observe depuis la création du site CatNat en 2001. »
Il nuance : ces événements sont à analyser différemment selon les régions. L’Amérique, l’Afrique et l’Asie ont été touchées, saison des ouragans et des moussons oblige, mais de façon relativement similaire aux années précédentes. Ce sont plutôt l’Europe et la Russie, d’habitude plutôt épargnées affirme-t-il, qui ont subi de plein fouet les aléas météorologiques. Mi-juillet, des pluies diluviennes se sont abattues sur l’Allemagne et la Belgique. À Cologne, le 14 juillet, il est tombé en douze heures 145 millimètres de pluie — soit autant que ce qui tombe habituellement durant les mois de juillet et août réunis. Des villes entières ont été ravagées par l’eau, les glissements de terrain, et plus de 200 personnes ont été tuées à cause de ces inondations inédites.
Pour visualiser la multiplicité et l’ampleur des événements de l’été 2021, Reporterre les a répertoriés sur une carte du monde :
Le changement climatique, un amplificateur
Cette situation s’explique par un phénomène météorologique de « goutte froide » : une poche d’air froid qui apparaît à environ 5 400 mètres d’altitude, s’étend entre quelques dizaines et un millier de kilomètres et entre en conflit avec les masses d’air (plus chaudes) au-dessus du sol. Résultat : une instabilité importante, avec des pluies et des orages. Ces « gouttes froides » se sont poursuivies en Europe occidentale depuis la fin juin.
Et comme d’habitude, le changement climatique a aggravé la situation, a révélé une étude publiée le 23 août par les climatologues de l’initiative World Weather Attribution (WWA). Selon leurs recherches, les précipitations extrêmes comme celles du mois de juillet ont été rendues jusqu’à neuf fois plus probables à cause du dérèglement climatique dû à l’activité…
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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre