Partout en France, des citoyens se liguent pour que vivent les forêts

Forêts
Luttes

C’est un mouvement encore jeune mais prometteur. À la suite de la publication de l’Appel pour des forêts vivantes l’été dernier, dans Reporterre notamment, une constellation de collectifs et d’associations ont décidé de faire « front commun contre l’industrialisation des forêts ». Ils organisent le 16 et 17 octobre prochain une myriade d’événements dans les bois. Trente-trois actions sont recensées partout en France. Les militants entendent « faire résonner ces luttes au même moment sous un même cri de ralliement ».

Dans l’Ain, « un carnaval révolté » est prévu contre les coupes rases et l’exploitation de la forêt de Saint-Gobain. Dans le massif du Morvan, des habitants vont replanter une forêt diversifiée sur une ancienne monoculture résineuse. Dans le Limousin, une grande manifestation va sillonner le plateau des Millevaches. Dans les Pyrénées, les opposants à la mégascierie Florian sont aussi mobilisés. Ailleurs, des balades, des pièces de théâtre, des projections et des discussions sont au programme.

Pour des forêts vivantes, faisons front contre les industriels

« Cette dynamique est née de la rencontre entre plusieurs luttes de terrain, raconte à Reporterre Régis Lindeperg, un membre de la coordination impliqué dans le Morvan. C’est un mouvement spontané qui part de la base, porté par des habitants et des forestiers directement touchés par l’industrialisation de la forêt. »

« Nous ne souhaitons plus être les spectateurs passifs du ravage » : lancé cet été, l’Appel pour des forêts vivantes invite chaque collectif à se mobiliser au cours d’une année jugée « décisive ». Pour ses auteurs, « nos forêts sont à la croisée des chemins ». Ils dénoncent la multiplication des coupes rases, l’enrésinement et l’extrême mécanisation des travaux forestiers. Ils réclament un véritable service public forestier et la fin des projets de centrales à biomasse.

Le moment est effectivement charnière. Dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), le gouvernement veut accroître les prélèvements en forêt de 70 % d’ici 2050 pour passer d’environ 60 millions de mètres cubes de bois récoltés par an à plus d’une centaine de millions. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, est un ardent défenseur de cette politique. À l’Assemblée nationale, il a affirmé qu’« une forêt se cultive et s’exploite ». Dans une lettre adressée à la Commission européenne, il s’est attristé de voir…

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre