Partout en France, des initiatives redonnent du pouvoir aux habitants

Nantes (Loire-Atlantique), reportage

« Comment faire en sorte d’être plus puissants ? Comme éviter le désarmement des alternatives ? Créer des contre-institutions ? » Ce sont avec ces questions que Clément Barailla, membre fondateur de Nantes en commun, a introduit les Rencontres nationales du pouvoir habitant. Nantes en commun, mouvement créé en 2018, se revendique municipaliste. Après avoir présenté une liste aux élections municipales en 2020, éliminée au premier tour avec 8,9 % des voix, il s’attache à « construire des communs ». Ces rencontres ont été l’occasion de débattre de la vitalité du mouvement municipaliste en France, mais aussi des initiatives autour des communs. Avec des interventions, entre autres, des chercheurs Réjane Sénac et Pierre Sauvêtre, d’un membre des Soulèvements de la Terre, de l’auteur P.M, du Syndicat de la Montagne limousine et de l’Après M, un « fast-food social » à Marseille.

Selon la définition donnée par le sociologue Pierre Sauvêtre, les communs sont « des pratiques auto-organisées de mutualisation des moyens de subsistance ». Mais « les communs se construisent toujours dans des conditions différentes, si bien qu’il n’y a pas de modèle universel », a-t-il affirmé.

Pour Nantes en commun, ce sont par exemple : un café autogéré, un champ cultivé en commun à côté de Nantes, un moulin pour fournir de l’électricité, une cantine populaire. « Et nous aurons bientôt une micro-brasserie, qui s’appellera la BCE, pour Brasserie Communale Extraordinaire », a annoncé Margot Medkour, tête de liste de Nantes en commun aux municipales de 2020.

« Le municipalisme a été très regardé, en 2015 et 2019, en Espagne, avec les mairies rebelles et des figures comme la maire de Barcelone Ada Colau. Mais il y a des choses qui crépitent aussi à Zagreb, en Serbie, en Italie, en Hongrie, aux Pays-Bas… Et en France, avec un mouvement pour remettre les citoyens au cœur des décisions », a souligné la chercheuse Elisabeth Dau. Avec la coopérative Fréquence commune, elle accompagne les projets de démocratie locale. Selon elle, après les communes « pionnières » comme Trémargat (Côtes-d’Armor) ou Saillans (Drôme), les élections municipales de 2020 ont marqué « un changement notable », en France, avec 600 candidatures de listes participatives. « Le contexte du Covid-19 a un peu sabré l’élan, avec la réélection massive de maires sortants. Mais les listes participatives qui ont été élues s’activent », a-t-elle affirmé. C’est le cas par exemple à La Montagne, à une vingtaine de kilomètres de Nantes, dont le maire Fabien Gracia, est venu témoigner de son expérience.

Des initiatives aux formes…

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Auteur: Héloïse Leussier Reporterre