Pas seulement EU contre Russie, mais aussi EU contre Allemagne — Le correspondant socialiste

La crise ukrainienne a jeté un nouvel éclairage sur les divisions au sein de l’Otan. Des pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Croatie, la Hongrie, la Bulgarie et la République tchèque – tous alliés de l’OTAN – se sont tous, à des degrés divers, éloignés de la propagande de guerre diffusée par les États-Unis et son acolyte britannique. Contrairement aux Anglo-Américains, ils privilégient une solution diplomatique à la crise. Ils comprennent que leurs économies seront les perdantes d’une guerre sur le continent, et que ce seront des vies européennes perdues – dans un premier temps, du moins.

La division la plus importante au sein de l’OTAN se situe entre les États-Unis et l’Allemagne (la France représente un challenger important, mais moindre, face à l’intimidation étasunienne). Lorsque le chef de la marine allemande Schonbach a déclaré en janvier que Poutine méritait « le respect sur la base de l’égalité », il exprimait le point de vue d’une grande partie de l’establishment allemand – même s’il a été contraint de démissionner.

Schonbach était soutenu par le général à la retraite Harald Kujat, ancien chef de l’armée allemande et plus tard président du Comité militaire de l’OTAN. Même Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères du parti vert, s’en est tenue à la politique allemande de longue date consistant à ne pas envoyer d’armes militaires dans les zones de conflit (Guardian, 17 janvier 2022). La coalition actuelle considère comme un principe de base que les armes ne doivent pas être exportées vers les zones de guerre, même s’il ne faut pas oublier que l’Allemagne est le quatrième exportateur d’armes au monde, avec des clients comme l’Arabie saoudite.

La position moins guerrière de l’Allemagne sur l’Ukraine n’a pas été bien accueillie aux États-Unis (et en Grande-Bretagne). Le groupe de réflexion de l’establishment étasunien, l’Atlantic Council, a ouvertement mis en doute la fiabilité du chancelier Scholz en tant qu’allié. En Grande-Bretagne, le blog ConservativeHome a qualifié de « déplorable » le refus de l’Allemagne d’armer l’Ukraine. L’Allemagne, a-t-il tonné, « est accusée de faire activement obstruction » à ses alliés. Comment l’Allemagne ose-t-elle citer son « évitement soi-disant par principe de l’ingérence dans les conflits « enracinés dans l’histoire » ». L’Allemagne « est accusée » de ne pas jouer le jeu de guerre anglo-saxon.

Domination…

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Auteur: Le correspondant socialiste Le grand soir