Pathologie des devises — Djamel Labidi

La perspective est que, dans le futur, tous les pays utilisent leur monnaie nationale dans leurs échanges, alors que c’est jusqu’à présent, le privilège des États-Unis et des pays occidentaux. Les monnaies nationales deviendraient alors des devises. Ce serait probablement la plus grande révolution de ce siècle avec l’Internet.

Ainsi donc, tous les pays dont la devise est inconvertible, ont désormais cette perspective. Certes cela prendra du temps, ou pourra aller plus vite qu’on ne s’y attend, mais cela change tout, on croit rêver : il n’y aura plus alors toute cette criminalité diffuse liée à l’acquisition de devises : marché noir de devises, doubles facturations en monnaie nationale et en devises, fuite des capitaux, fraude fiscale, thésaurisation des devises etc.

Au niveau politique il n’y aura plus ces discours instrumentalisant la question des devises, la dramatisant, alertant ici sur le niveau des réserves de devises, et culpabilisant là sur le niveau des dépenses en devises. Il n’y aura plus ce double discours de contrôle des changes et en même temps de tolérance de leurs trafics, au vu et au su de tout le monde. Au niveau personnel aussi, il n’y aura plus ces humiliations de devoir mendier des devises aussi bien auprès des « connaissances » que des guichets des banques, pour n’importe quoi, voyager, se faire soigner. Il n’y aura plus ses quartiers où la location est réservée aux étrangers, en général des occidentaux, parce qu’ils paient en devises, et où les loyers sont versés à l’étranger sans que le fisc s’en émeuve ou puisse faire quelque chose. Il n’y aura plus ce parent ou cet ami qu’on choie ou qu’on supporte parce qu’il vous donne des devises.Bref, on ne peut imaginer à quel point la question des devises a eu une influence sur la vie économique, commerciale, politique et même sur la vie quotidienne tout court, de bien des pays du monde non occidental, notamment de…

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Auteur: Djamel Labidi