Patriarcat et capitalisme

Les violences sexuelles sont la face terrifiante du rapport social de genre, un rapport de domination qui structure la société. L’écart entre la grande fréquence des violences sexuelles et le très faible taux des condamnations montre qu’il s’agit d’une domination structurelle qui organise la société. Ces violences ne sont pas un phénomène archaïque et résiduel, mais un rapport qui inscrit l’inégalité au cœur des relations intimes et familiales. En ce sens, ce rapport de domination est le berceau d’autres dominations si l’on s’en tient aux récits de vie.

Le capitalisme est lui aussi fondé sur un rapport social de domination dont la face visible est l’exploitation économique des travailleuses et travailleurs. Mais quelles sont les relations entre ces deux rapports sociaux ? La nature des relations entre capitalisme et patriarcat est vivement débattue au sein des luttes sociales, créant parfois des conflits politiques.


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Une première approche suppose que ces deux rapports sont indépendants. Le rapport social de production inégalitaire du capitalisme n’aurait pas besoin de la domination masculine pour fonctionner puisque l’exploitation économique est fondamentalement impersonnelle. Peu importe que les exploités soient des hommes ou des femmes tant qu’ils sont exploités. Une des conclusions politiques de cette vision est que le véritable ennemi est le patriarcat et, que dans une certaine mesure, le capitalisme et ses marchés fondés supposément sur l’égalité des échanges ont contribué à lutter contre la domination de genre. C’est la vision de droite du féminisme.

Le rapport de genre étant plus ancien, il donne une dimension de genre à l’exploitation économique du travail.

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Auteur: Mireille Bruyère