En 2021, Philippe Godard, auteur de nombreux ouvrages de documentaire jeunesse et d’essais, publiait l’article « Dictature numérique : ce que Google vous prépare » chez Mr Mondialisation. Aujourd’hui, il nous livre de nouveau un texte édifiant, cette fois sur notre manière défaillante d’aborder collectivement les violences faites aux enfants. Une réflexion de fond plus que nécessaire.
La compréhension d’une situation politique ou sociale dépend non seulement de l’attention et de l’observation que l’on est prêt à y consacrer, mais aussi du vocabulaire que l’on emploie pour la décrire. En matière de pédagogie, adjoindre les adjectifs « éducatives » et « ordinaires » à la notion de « violences », en créant un oxymore (un de plus dans un monde où ils sont déjà légion…), aboutit à normaliser cette violence, jusqu’à – peut-être – la rendre acceptable. Lorsque cette formulation découle sur un lieu commun – « Tout le monde bat ses enfants », ce qui est vrai, selon les statistiques, chez les quatre cinquièmes de la population française –, il est temps de critiquer le vocabulaire. Et de montrer où se situe l’issue de secours – car il y en a une.
Le vocabulaire participe à rendre conforme la société humaine, par les mots qu’elle choisit, en normalisant les individus et leur comportement attendu. En matière de pédagogie (1), il en va de même. Or, le vocabulaire officiel évoque les « violences éducatives ordinaires », et une loi a même été adoptée en 2019 visant à les interdire. On parle aussi de « microviolences scolaires ». Dans les deux cas, de simples petits mots comme « ordinaires » ou « micro » tendent à minimiser le problème, et à le banaliser.
Du côté des enfants
« Une violence n’est jamais ordinaire »
Nous vivons une période d’extrême déshumanisation du langage. Une violence n’est jamais ordinaire, et son intensité…
La suite est à lire sur: mrmondialisation.org
Auteur: Sharon H.