Pédibus : leur rentrée scolaire, ils la font à pied

« Mercredi chez mamie, on fera des crêpes ! » « Ce week-end, on part à Paris, je vais monter à la tour Eiffel ! » « Moi j’y suis déjà allée. » Il n’est pas encore 8 h 20 à Crissey (Saône-et-Loire), mais la dizaine d’enfants du pédibus papotent déjà à bâtons rompus sur le chemin de la maternelle et de l’école primaire, comme le racontent les bénévoles. En tête et en queue de cortège, deux retraités équipés de gilets jaune fluo ne quittent pas la petite troupe des yeux. L’arrivée est prévue à 8 h 30, après une quinzaine de minutes de marche et plusieurs arrêts pour accueillir les écoliers des différents quartiers de la commune.

Deux lignes de ce ramassage scolaire pédestre ont été lancées par la mairie de Crissey en septembre 2021, en réponse aux problèmes d’embouteillages et de conflits autour du stationnement aux abords des établissements. Parents d’élèves et surtout retraités s’inscrivent comme « conducteurs » grâce à une application et une conseillère municipale veille sur le planning. « Ce système a tenu toute l’année scolaire, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente », se réjouit Virginie Blanchard, première adjointe, enseignante et intervenante en sécurité routière, interrogée par Reporterre. Le succès a été tel qu’une troisième ligne devrait être ouverte cette rentrée.

Ce système est encore loin d’être généralisé. En 2021, plus d’un tiers des 6,5 millions d’élèves du premier degré étaient encore conduits à l’école en voiture individuelle – 38 % des maternelles, 36 % des primaires, selon une enquête de l’Ifop commandée par l’entreprise Eco CO2. Ceci, alors que respectivement 55 % et 49 % d’entre eux habitent à moins de deux kilomètres de leur établissement (et 26 % et 25 % d’entre eux entre deux et cinq kilomètres). En outre, 31 % des écoliers de maternelle et 27 % de ceux de primaire sont déposés en voiture au cours d’un trajet réalisé exprès, c’est-à-dire que leurs parents retournent chez eux ensuite. Enfin, seul 1 % des parents d’élèves du premier degré déclarent pratiquer le covoiturage scolaire.


L’enquête de l’Ifop

Le constat est aberrant en ces temps de changement climatique et d’explosion des coûts du carburant. « 25 % de ces trajets pourraient être évités, évalue Bertrand Dumas, chef de projet à Eco CO2, interrogé par Reporterre. S’ils ne le sont pas, c’est par habitude, mais aussi pour toute une série de contraintes pratiques et…

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Auteur: Reporterre