Ce texte d’Ugo Palheta a été publié en 2013 comme introduction d’un dossier qui visait à présenter une analyse des évolutions du système scolaire, en particulier dans ses rapports avec les inégalités de classe et les mutations du capitalisme, et à avancer quelques propositions de transformation.
Ugo Palheta est sociologue, maître de conférences à l’université de Lille. Il est l’auteur notamment de travaux en sociologie de l’éducation, dont le livre La Domination scolaire (PUF, 2012).
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« Aucune révolution scolaire ne permettra de faire l’économie de la révolution tout court » (George Snyders, Enfance, 1970, vol. 23, 1, p. 14)
La question scolaire se présente à nous sous la forme d’un paradoxe : jamais sans doute l’institution scolaire n’a autant contribué à la reproduction de l’ordre social – que l’on saisisse cette contribution en termes de distribution des individus dans la structure de classe ou en termes de légitimation du partage inégal des richesses et des pouvoirs –, et jamais pourtant les forces de transformation sociale, qui prétendent œuvrer à l’émancipation, ne semblent avoir aussi peu pris au sérieux la question scolaire.
On trouve bien dans le mouvement syndical et dans les partis de gauche des analyses et des revendications, mais guère de théorisation de la fonction sociale de l’institution scolaire et encore moins de tentative de nouer solidement la question scolaire à la question sociale pour fonder – et mettre en pratique – une stratégie d’émancipation scolaire.
Une politique du renoncement
Si une telle question mérite l’attention soutenue d’une revue anticapitaliste, c’est bien que le système d’enseignement n’est pas un havre de paix, de liberté et de justice…
Auteur : redaction
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