Pension minimum à 1200 euros : comprendre l’arnaque en 5 minutes

 

Après plusieurs jours de flottement sur le nombre réel de personnes qui bénéficieront d’une pension minimum à 1200 euros, le ministre du Travail Olivier Dussopt a finalement trouvé lundi soir deux chiffres à donner. Ce sera 40 000 nouveaux retraités par an. Et un total de 250 000 pour les retraités actuels.

 

Dès mi-octobre, notre rédaction a commencé à s’intéresser à ce que nous présentions comme une arnaque et qui était présenté par l’exécutif comme la grande mesure de justice sociale de la réforme des retraites : la pension minimum à 1200 euros, correspondant à 85 % du SMIC. En fait, 1100 euros à ce moment-là, avant qu’Élisabeth Borne se rende compte mi-décembre que fin 2023, du fait de l’inflation, 85 % du SMIC correspondrait plutôt à 1200 euros.

Pourquoi semblait-il évident que c’était une arnaque ? Parce que cette mesure était un copier-coller d’une annonce faire lors de la précédente réforme des retraites de 2019. A l’époque il était prévu par le gouvernement de garantir des pensions minimales fixées à 1000 € (85 % du SMIC) pour une carrière complète. Et déjà, la condition de carrière complète excluait la majorité des 5,7 millions de retraités, sur près de 16 millions, dont la pension était inférieure à 1000 euros. Ainsi, la reprise dans les mêmes conditions de cette mesure pour la nouvelle réforme ne pouvait que produire les mêmes effets.

 

Un grand flou d’octobre à janvier

 

Argumentant de concertation en court avec les syndicats, le ministère du Travail s’était refusé à nous donner la moindre information quant à la technique et au contenu de cette mesure. Notamment l’information de taille de savoir si elle concernerait seulement les nouveaux retraités – environ 850 000 par an (pensions de réversion incluses) – ou leur ensemble. Aussi avares d’informations avec les représentants syndicaux, nous n’avions pu apprendre auprès d’eux qu’une seule chose : le gouvernement actionnerait le dispositif du minimum contributif pour ses revalorisations.

Cependant, les déclarations d’Élisabeth Borne du 3 janvier sur France Info répondaient à notre question principale : ce sont « les actifs qui vont devoir travailler un peu plus longtemps qui bénéficient de cette revalorisation». Donc, rien pour les retraités du moment. Fort de cet aveu, nous alertions dès le 4 janvier qu’avec ce choix, seuls 2 % des retraités pauvres toucheront la pension minimum à 1200 euros, selon nos calculs.

Une prévision qui s’est avérée…

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Auteur: Stéphane Ortega