Pénurie de phosphore : une famine mondiale à retardement

Tandis que l’épuisement du pétrole se trouve au centre d’un grand nombre de débats, la raréfaction du phosphore est loin d’être un sujet aussi médiatisé et ne mobilise guère la sphère politique. Son amenuisement face à une demande qui croît de manière exponentielle pourrait, pourtant, signer une rupture avec le modèle agro-industriel dominant. Si une transition n’est pas pensée, cela menace de fait la sécurité alimentaire mondiale.

Peu de personnes ont à ce jour entendu parler de l’exploitation massive des gisements phosphatés qui ne sont pourtant pas une ressource renouvelable. À tort, car, contrairement au pétrole, le phosphore est irremplaçable, c’est un élément sans lequel la vie n’existerait pas.

Le phosphore, késako ?

Puisé par les racines des plantes, le plus souvent sous forme de phosphate (c’est-à-dire combiné à l’oxygène), le phosphore est ensuite réintroduit dans la chaîne alimentaire. Élément naturellement présent dans les sols, son cycle biogéochimique est malmené par l’être humain depuis la naissance de l’agriculture intensive, accompagnée de l’explosion démographique du milieu du XXe siècle.

C’est l’élaboration d’engrais synthétiques contenant du phosphate, de l’azote et du potassium (éléments nécessaires à la croissance des plantes) qui a permis d’optimiser les rendements, initiant au passage un cercle vicieux aux conséquences délétères pour l’environnement. En effet, les sols s’appauvrissant de jour en jour à cause de leur surexploitation, l’utilisation de produits fertilisants ne cesse de s’intensifier pour contrebalancer ce manque.

L’alchimiste découvrant le phosphore (Joseph Wright, 1771). Wikimedia

Des réserves dans le rouge ?

Les scientifiques les plus optimistes soutiennent qu’il reste plusieurs centaines d’années avant que le phosphore ne s’épuise, tandis que d’autres laissent moins d’un siècle à la survenue d’une…

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Auteur: Elena Meilune