Pénuries d'eau : l'agriculture, grande responsable et source de solutions

Et si l’eau venait à manquer ? Difficile à concevoir tant que l’eau coule au robinet, cette pénurie est pourtant bel et bien annoncée, et l’agriculture porte une lourde responsabilité. C’est le très officiel Haut-Commissariat à la stratégie et au plan qui le dit, dans une note publiée le 25 juin, invitant les pouvoirs publics à réguler l’irrigation et soutenir les pratiques agroécologiques plus sobres en eau.

Actuellement, l’agriculture est la première activité consommatrice d’eau avec 58 % du total, devant l’approvisionnement en eau potable (26 %), le refroidissement des centrales nucléaires (12 %) et les usages industriels – agroalimentaire notamment (4%). Mais pourquoi entend-on parfois dire que l’agriculture ne capte que 10 % de l’eau, à l’image d’Arnaud Rousseau le président de la FNSEA réagissant à un documentaire de France Télévision consacré au maïs ?

Un cinquième des exploitations agricoles irriguées

Tout est dans le vocabulaire choisi, qui tronque le réel. Car si l’on parle de l’eau « prélevée », c’est-à-dire extraite de sources souterraines ou de surface pour les besoins des activités humaines, l’agriculture représente en effet 9 % et le refroidissement des centrales nucléaires 51 %. Mais si l’on regarde du côté de l’eau « consommée », c’est-à-dire prélevée et non restituée aux milieux aquatiques parce qu’elle s’évapore ou est incorporée dans le sol et les plantes, l’agriculture arrive bel et bien en tête, avec 58 % des volumes.

Cette consommation d’eau n’est pas également répartie entre les territoires et les productions : seules 18 % des exploitations agricoles sont irriguées, ce qui représente moins de 10 % de la surface agricole utile (SAU), et cela augmente à cause du changement climatique. Les légumes, les vergers, le soja, le maïs et les pommes de terre sont les cultures qui demandent le plus d’eau. Mais…

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Auteur: Nolwenn Weiler