Elle est décrite comme « la mission de recherche la plus complexe » de l’Agence spatiale européenne (ESA) à ce jour. Lancé en orbite le 29 mai dernier, le satellite EarthCARE de l’ESA, conçu en collaboration avec l’agence spatiale japonaise, embarque quatre instruments de pointe. Pendant au moins trois ans, ils seront braqués vers l’atmosphère terrestre afin d’y scruter l’un des plus importants et mystérieux acteurs du climat : les nuages.
« Plusieurs satellites ont déjà étudié les nuages par le passé, mais, pour la première fois, grâce à la combinaison de nos instruments, nous allons mesurer toutes leurs caractéristiques physiques en même temps. C’est ce qui intéresse les chercheurs, explique Dominique Gillieron, responsable des projets d’observation de la Terre à l’ESA, ils ont besoin d’améliorer leurs modélisations et de tester leurs modèles actuels. »
Car les nuages jouent un rôle absolument crucial dans le système climatique de la Terre. Ils couvrent à peu près les deux tiers du globe, créant un « effet parasol » géant : en réfléchissant une partie du rayonnement solaire vers l’espace, ils nous protègent de leur énergie et refroidissent le climat. Si tous les nuages disparaissaient, la Terre pourrait être plus chaude de 5 °C, selon le Programme mondial de recherche sur le climat.
Le chiffre est ancien et à prendre avec des pincettes tant la compréhension de la physique des nuages est difficile. Mais il donne un ordre de grandeur de l’influence décisive de ces derniers sur la température globale. Pour être plus précis, les chercheurs estiment l’énergie que l’on reçoit du soleil en calculant la puissance de rayonnement reçu, en watt, pour chaque mètre carré de surface terrestre (noté W/m2). Les nuages refroidissent ainsi la Terre d’environ 20 W/m2. À comparer aux 4,5 W/m2, qui sera le surplus (déjà énorme) emmagasiné à cause des gaz à effet de serre d’ici…
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Auteur: Vincent Lucchese