Perdue en Sibérie, une station météo observe le réchauffement climatique

Vanavara (Russie), reportage

C’est une maison de bois douillette, posée à l’extrémité du village en bordure de taïga, qui abrite le « centre météo-aérologique » de Vanavara. Ce village isolé de Sibérie centrale d’environ 3 000 habitants est situé à plusieurs milliers de kilomètres de Moscou.

À l’extérieur du bâtiment de la station, les instruments de mesures météorologiques et hydrologiques sont rassemblés dans un même espace, entouré d’une fine clôture grillagée. Seule une girouette dotée de capteurs transmet automatiquement ses observations aux ordinateurs de la station (température de l’air, pression atmosphérique, intensité du vent…). Les données collectées par les autres appareils sont relevées à la main.

Météorologue à Vanavara depuis trente-deux ans, Olga Chilenok, bonnet bleu gris et écharpe assortie, détaille le fonctionnement de chacun d’eux. Ici, c’est un héliographe qui mesure la durée d’ensoleillement ; là, un pyranomètre pour la puissance du rayonnement solaire ; plus loin, protégés dans des petits caissons en bois, on trouve un hygrographe qui mesure et enregistre sur un diagramme l’humidité ambiante, un anémomètre qui mesure la direction et l’intensité du vent et bien sûr un thermographe pour la température de l’air ambiant.

Le bâtiment principal de la station météo de Vanavara. © Yulia Nevskaya/Reporterre

De l’autre côté, une rangée de thermomètres enfoncés dans la terre mesure la température du sol à différentes profondeurs (20 centimètres, 40 centimètres, 80 centimètres…). À droite, deux outils permettent de calculer la profondeur de sol gelé. Trois échelles à neige mesurent la hauteur de neige tombée… Et cet outil métallique qui ressemble à une fleur avec des pétales ouverts ? « C’est un pluviomètre, il donne le niveau de précipitations quotidiennes, pluie et/ou neige. »

La station de Vanavara emploie treize personnes au total dont six techniciens météorologues, qui se relaient sept jours sur sept, par gardes de douze heures. Ils collectent les observations tous les jours de l’année, quelles que soient les conditions climatiques, y compris la nuit en hiver par -50 ou -60 °C.

Bien qu’elle soit habituée, Olga avoue qu’elle n’est pas toujours rassurée quand il faut aller relever les données à l’extérieur car le village est entouré par la forêt sauvage à des kilomètres à la ronde. « En automne, c’est le plus dangereux car les ours ne dorment pas encore. Parfois, ils…

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Auteur: Estelle Levresse Reporterre