Comme Romain Boucher dont nous publiions une interview la semaine passée, Daniel Vivas est un ingénieur déserteur qui se présente lui-même comme « ancien ingénieur d’études des High Tech qui a pris la tangente depuis 10 ans ». Depuis, il baigne dans la permaculture : après avoir été maraicher-permaculteur, il enseigne désormais les principes de la permaculture et de l’agroécologie dans un Centre de Formation Professionelle et de Promotion Agricole. Dans cet article, il explique les fondements de la permaculture avant de démontrer en quoi le mythe des « microfermes », notamment dans les versions lisses et médiatiques de l’écologie, ne représente en rien une alternative au capitalisme.
De facto, l’agro-industrie dépend fortement et de façon dispendieuse des énergies fossiles et de ressources naturelles finies dont la seule issue est qualifiée par Bill Mollison d’entropie. Terme venant de la thermodynamique, il permet aujourd’hui par une transposition sémantique imagée de nommer clairement un écosystème au bord de l’agonie. Cet état s’oppose à celui que la Permaculture cherche à instaurer, l’harmonie dans un écosystème agraire transformé par l’homme par une approche systémique.
Clarifions tout de suite le terme d’approche systémique qui est bien loin de celui dénoncé et décrié à juste titre par Yannick Ogor dans son livre Le Paysan Impossible : récits de luttes où il est question d’approche systémique liée à l’agriculture dite intégrée.
Elle a été mise en œuvre sous la présidence de De Gaulle dans les années 1960 et sous l’impulsion de son ministre de l’agriculture, Edgar Pisani. Véritable processus à la fois d’industrialisation et de réforme agraires qui dans une division du travail agricole remaniée de fond en comble, a permis de mettre au pas tout un pan d’exploitants agricoles en les livrant pieds et poings liés à une technostructure autoritaire et totalisante aussi bien en amont de la production – fournisseurs de machines et de matériel agricoles, d’engrais, de produits phytosanitaires, d’itinéraires techniques, etc., hautement dépendant du crédit bancaire – qu’en aval – débouché unique dont la commercialisation est contrôlée par des coopératives qui n’en ont que le nom. L’exploitant agricole est devenu dans ce système capitaliste dirigiste un travailleur comme un autre, soumis aux lois de la subordination et par conséquent dépouillé de toute autonomie de décision.
Pour revenir à la Permaculture et à son approche…
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Auteur: lundimatin