« Personnel en voie d'extinction » : grève illimitée au Muséum

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« Personnel en voie d’extinction. » Depuis le 26 février, les personnels d’accueil, de billetterie et d’animation scientifique du Muséum national d’histoire naturelle ont déposé un préavis de grève illimité pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et la précarisation rampante de leur métier. Ils occupent chaque week-end l’entrée du musée et font signer une pétition aux passants.

Fondé en 1793 sur le terrain du Jardin royal des plantes médicinales à Paris, le Muséum est l’un des plus anciens musées d’histoire naturelle du monde. Connu notamment pour sa galerie de zoologie, appelée la Grande galerie de l’évolution et qualifiée de « Louvre de la science », le Muséum porte cinq missions fondamentales : la conservation de collections scientifiques, la diffusion de la culture scientifique, l’enseignement, la recherche et l’expertise scientifique.

Mais depuis le décret du 1er octobre 2014, l’établissement public doit s’adapter aux nouvelles politiques en vigueur. « Ce texte a aggravé la mise en concurrence des équipes de recherche et la marchandisation des activités du Muséum », précise un salarié. Parmi les médiateurs scientifiques, le niveau d’études est particulièrement élevé. De bac+5 à bac+8, voire plus, ces « guides » ont un parcours universitaire de chercheur.

« Des métiers sont en train de disparaître »

Laura, animatrice scientifique, possède un bac+5. Elle milite depuis le premier jour du mouvement social. Être recrutée par le Muséum faisait partie de ses objectifs. « Ici, mon métier est de valoriser les collections [le Muséum possède des dizaines de millions de spécimens répartis sur quatorze sites], de vulgariser et de faire comprendre aux visiteurs ce dont il s’agit. Mais je suis en temps partiel avec un CDD de un an reconductible. » Après trois CDD consécutifs sur une période de dix-huit mois, elle devra donc trouver un poste ailleurs, sauf si le Muséum lui propose un CDI, comme la loi l’exige. Reste que sa hiérarchie considère son travail comme un « emploi tremplin » ou « starter job ». Pas de quoi être sereine.

Malgré le niveau d’études des salariés, cet « emploi tremplin » est de catégorie C ; il nécessite ainsi « des qualifications professionnelles spécialisées de type BEP/CAP. Souvent il suffit de détenir le brevet et parfois, aucun diplôme n’est exigé », précise le site Vocation service public.

Émeline Parent, directrice générale déléguée aux…

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Auteur: Reporterre