Pesticides : la fabrique du doute au tribunal

« Oui, les OGM sont des poisons ! » Le titre, en une du Nouvel Observateur en septembre 2012, fait l’effet d’une bombe. Le professeur de biologie moléculaire Gilles-Éric Séralini révèle, dans le magazine et dans une revue scientifique de référence, les résultats d’une étude qu’il a menée pendant deux ans sur des rats. L’expérience montre la toxicité « même à faible dose » du Roundup, herbicide à base de glyphosate et pesticide le plus vendu au monde, et celle du maïs génétiquement modifié produit par le géant de l’agrochimie Monsanto.

Depuis, les travaux du professeur ont servi de base pour permettre l’indemnisation de milliers de victimes du glyphosate aux États-Unis. Pourtant, son étude de 2012 reste un emblème de controverse scientifique. Les avis divergent toujours sur le crédit à accorder à ses conclusions et la revue spécialisée qui avait publié son article s’est rétractée un an plus tard. Mais, surtout, l’histoire du biologiste illustre l’acharnement de l’industrie des pesticides à décrédibiliser les travaux qui ne servent pas leurs intérêts. En 2017, les Monsanto Papers ont révélé que le rédacteur en chef à l’origine de la dépublication de l’étude de Séralini était au même moment consultant pour Monsanto.

Science partielle

C’est un numéro d’Envoyé Spécial consacré au glyphosate, diffusé sur France 2 en janvier 2019 et dans lequel intervient le biologiste, qui a relancé « l’affaire Séralini ». Juste avant la parution de l’enquête, ses auteurs Élise Lucet et Tristan Waleckx sont invités sur le plateau de C à vous sur France 5. Patrick Cohen, chroniqueur de l’émission, les questionne alors sur la présence de Séralini dans l’enquête en estimant que son étude est « l’une des pires tromperies scientifiques de ces dix dernières années ». De leur côté, la journaliste au Point Géraldine Woessner et…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Rose-Amélie Bécel