Pesticides Perturbateurs endocriniens : Il faut agir !

L’association des médecins contre les pesticides et Générations Futures publient un nouveau rapport[1] exclusif qui démontre que des pesticides perturbateurs endocriniens sont encore sur le marché parce que non (mal) évalués !

Contexte

La Commission européenne a adopté des critères d’identification des perturbateurs endocriniens pour les substances actives biocides et pour les pesticides. Ces textes s’appliquent depuis 2018 et sont sensés permettre l’exclusion du marché des substances pouvant avoir des effets de perturbation du système endocrinien. Problème : les critères d’évaluation adoptés en 2017 par l’UE après 9 années d’attente exigent un niveau de preuve très élevé ne retenant que les perturbateurs endocriniens « connus » et « présumés ». Il n’existe pas de catégorie identifiant les perturbateurs « suspectés », contrairement aux Cancérogènes Mutagènes et Reprotoxiques (CMR). C’est à dire ceux pour lesquels toutes les preuves ne sont pas réunies. Mais ces preuves ont-elles été recherchées ? Et avec quels tests ?

Notre rapport

Les associations Alerte des Médecins sur les Pesticides (AMLP) et Générations Futures ont voulu vérifier ce que l’adoption de ces critères avait changé en pratique. Elles ont pris pour exemple 13 substances actives[2] dont les autorisations arrivaient à terme en 2021.

Pourquoi ces substances ? Parce que l’EFSA (Autorité européenne de sécurité de l’alimentation, chargée de l’homologation des substances) les avaient repérées comme perturbant l’axe thyroïdien dans une étude de 2013. Et qu’elles sont retrouvées dans l’alimentation des français si l’on en croit les travaux de l’Anses (EAT2 et EATi). L’agence européenne avait donc repéré ces substances 5 ans avant l’adoption du règlement sur les PE.

Résultat ?

Les substances étudiées (Cyprodinil, Fenbuconazole, Mepanipyrim, Pyrimethanil, Ziram, Spinosad, Cyproconazole, Myclobutanil, Diethofencarb, Fenoxycarb, Boscalid, Folpel, Metribuzin) ont TOUTES un effet sur l’axe thyroïdien. La plupart ont un mécanisme d’action pouvant perturber le système endocrinien, mais celui-ci est systématiquement écarté, et aucun test validé n’est disponible pour le prouver !

  • Les RAR (dossiers d’évaluation) souvent obsolètes.
  • La revue de la littérature internationale n’est jamais réalisée de manière exhaustive.
  • Les dosages hormonaux sont l’exception (un dossier sur deux seulement).
  • Les tests OCDE ne sont pas conçus pour mettre en évidence des…

La suite est à lire sur: www.generations-futures.fr
Auteur: nadine