Pesticides : un collectif demande à l'Europe des études de toxicité à long terme

Pesticides

Faire respecter la réglementation européenne sur les pesticides. Voici le combat du collectif Secrets Toxiques qui réunit 25 associations de défense de l’environnement. Lors d’une audition devant la commission des pétitions (PETI) du parlement européen le 7 février, Secrets Toxiques a demandé la réalisation d’études expérimentales de toxicité à long terme des pesticides dans leur formulation complète. Aujourd’hui, seules les matières actives sont analysées, laissant de côté les effets cumulant avec d’autres produits. Le fameux «  effet cocktail  » qui fait aujourd’hui consensus chez les scientifiques.

Un arrêt de la cour de justice européenne datant de 2019 demande pourtant à ce que les homologations de pesticides prennent en compte les substances actives et leurs effets cumulés. Ce qui n’est pas le cas.

Rats de laboratoire

« Même l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) confirme qu’il y a des failles dans la procédure d’homologation », assure Benoît Biteau, eurodéputé, Verts/ALE lors d’une conférence de presse le mardi 8 février. Les carences d’évaluations de ces pesticides étaient déjà pointées dans un rapport en juin 2021. Lors de l’audition devant la PETI, Benoît Biteau s’est étonné de la réaction des députés du parti populaire européen (PPE). « Ils nous parlent de la protection des animaux de laboratoire. Quel cynisme. Bien sûr, il faut utiliser ces animaux de laboratoire avec parcimonie. Mais sinon, ce sera nous les rats de laboratoire. »

Grâce à cette audition, le collectif Secrets Toxiques espère sensibiliser les députés sur ces questions complexes. Elle arrive au moment où la commission européenne va proposer des objectifs de réduction des pesticides contraignants.

« L’agence se cache derrière son manque de moyens pour croire les fabricants sur parole »

En France, le collectif a demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses) comment étaient évaluées les valeurs toxicologiques de référence à partir de dose journalière admissible. Loïc Prud’homme, député français (LFI) s’est étonné de leur réponse. « On nous a répondu que c’était par un modèle mathématique. Soit une évaluation au doigt mouillé. Pour combler cette faille il faudrait que l’Anses fasse des études expérimentales à long terme portant sur l’ensemble des formulations. Mais l’agence se cache derrière son manque de moyens pour croire les fabricants sur parole. »

Si les choses…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre