La semaine dernière, nous évoquions l’histoire de la gauche antiautoritaire allemande d’après-guerre à travers la figure de Hans-Jürgen Krahl et de ses rapports houleux avec Adorno. Cela a motivé un ami à nous transmettre cette autre bribe de l’histoire subversive allemande, soit un portrait de Peter Rambauseck, ami de Rudy Dutschke, échappé de la RDA et cible de la Stasi.
Ce texte, signé collectivement, est paru dans la revueKosmoprolet, (No 5, 2018). Cette revue est en partie éditée par le collectif de Berlin, Les ami-e-s de la société sans classes, qui, depuis 2003, développe un travail de discussion et de publication de textes ; ce collectif s’inscrit dans les courants inspirés de l’héritage de la gauche radicale et anti-autoritaire allemande.
Ce texte se veut un hommage à notre ami et camarade Peter Rambauseck, décédé le 26 juillet 2016 à l’âge de 82 ans. En tant que soixante-huitard resté fidèle à ses convictions radicales, Peter nous a transmis ses expériences, à nous qui venions après lui. Par la précision de ses analyses, il nous a permis de partager le souffle qui a caractérisé ce dernier soulèvement révolutionnaire au niveau mondial. Toutes les énergies de la révolte antiautoritaire sont restées vivantes chez lui jusqu’à ses derniers moments, y compris dans le plaisir de contredire, dans le refus inconditionnel de tout le vieux fatras. Mais, parfois, il prenait consciemment une attitude infantile et têtue que ni les dénonciations des renégats, ni les compromis rouges-verts ne réussissaient à étouffer. Comment peut-on, en tant qu’antiautoritaire, rester tout au long d’une vie inconditionnellement fidèle à ses convictions ? Et comment pouvons-nous honorer nos morts ? « Nous », qui ne disposons ni de mausolées, ni de monuments aux morts ni de bréviaire pour rendre hommage ; « nous », qui ne disposons ni d’un parti, ni d’un catéchisme qui stérilise l’élan…
Auteur: lundimatin
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