Pétition pour abolir l'homme

Qu’on le remplace par autre chose : une chaise, un pot de fleur, un filet de bave, un silence, une hache, la nuit, la pierre ou l’arbre.

Et sans se rabattre sur le super-, post- ou trans-homme, qui est le crétin du crétin de l’homme, comme on peut le constater.

On demande aux instances internationales, à l’ONU, aux humanistes (il n’y a que ça), aux pluri-humanistes, tétra-humanistes, x-humanistes, etc., d’abolir l’homme et de penser d’ores et déjà à une suppression de l’espèce, d’abord dans le langage et les concepts, ensuite par les politiques hygiénistes d’usage visant à ramener l’ancienne espèce dite homme à quelques groupes libres et heureux de s’établir sur une planète débarrassée de la plaie-homme et de sa plainte, dont on ne sait laquelle est le pire.

Comme on a demandé à dieu de cesser d’exister, nous demandons à l’homme de cesser d’exister. L’épreuve est moins difficile qu’il n’y paraît et a des résultats surprenants dans le domaine de la légèreté et du bonheur.

Car :

il n’est pas possible de demander à un homme d’être heureux, comme il est impossible de demander à du granit de lire Shakespeare.

Nous ne visons plus l’homme, nous ne serons pas dupes des simulacres d’homme et des dépassements de l’homme qui ne sont que de l’homme encore plus homme.

Nous ne visons pas l’ailleurs.

Nous visons l’ici et la séparation définitive des vivants libres de l’espèce qui a produit, au nom de tous les simulacres, mensonges, violences possibles, la situation que l’on connaît.

Définition triste de l’homme : quitter ce monde de l’avoir détruit.

Définition comique de l’homme : être à la fois les dinosaures et la météorite.

Il faut aussi abolir les mots de l’homme.
Les genres de l’homme.
Les livres de l’homme.
Les armes de l’homme.
Les institutions de l’homme.
Les politiques de l’homme.
L’alimentation de l’homme.
Les espaces de l’homme.
Les histoires de l’homme.

Il faut les remplacer par la nuit, le vent, les nuages, la terre.

Nous ne revendiquerons pas l’enfant de l’homme, ni la femme, ni l’autre de l’homme, ni aucune relation d’annexant-annexé, aucun génital génitif, ce que nous revendiquerons à titre de reste enthousiaste, c’est le détruit, le déchet, le rien, le violé, le simulacré, nous revendiquerons, dans les espèces à venir, les futurs esclaves robotisés plutôt que l’homme. Nous préférons un robot ménager au projet homme.

L’homme peut très bien cesser de vouloir se succéder et laisser…

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Auteur: lundimatin