Petits fours et bonnes intentions

S’est récemment tenue, dans le nord de l’Europe, une rencontre internationale visant à mieux comprendre le changement climatique et ses conséquences. Plusieurs jours de réflexions scientifiques pluridisciplinaires pour démontrer l’importance des sciences humaines et sociales dans la résolution des défis climatiques. Entre petits fours, réseautage et temps pluvieux, les débats ont du mal à décoller. Les ennemis sont désignés : l’avion, la viande, l’éco-anxiété. En revanche, l’impossibilité manifeste à prononcer le mot capitalisme renseigne sur les limites des bonnes intentions discutées.

Présentation de soi et mise à distance du politique

On est lundi. Il pleut et je ne sais pas trop ce que je fais là.

Là, c’est au milieu de la grande salle d’une prestigieuse université scandinave, sur les hauteurs de la ville, entre mer et nuages.

Dans cette salle, les tables sont dressées comme pour un mariage. Les gens sont habillés comme pour un mariage. L’ambiance est à la fois cordiale et gênante, comme pour un mariage. Pourtant, nous ne célébrons aucune union, nous sommes tou·tes réunis pendant deux jours pour parler, au contraire, d’un sujet plutôt sombre : le changement climatique.

L’évènement est lancé par une annonce : des scientifiques de plus de vingt pays à travers le monde sont réunis pour démontrer que les sciences humaines et sociales sont capables de penser le défi contemporain de la transition écologique. Tonnerre d’applaudissements.

Comme pour beaucoup de cérémonies de ce type, l’objectif est moins de réfléchir directement à la question que de se rencontrer, faire du réseau et nouer des alliances pour permettre à ces réflexions d’émerger par la suite. La taille de nos colliers-étiquettes comprenant nos noms et institutions ne laisse pas vraiment de doute sur la question.

La première journée sera consacrée à des conférences de prestigieu·ses invité·es, sous forme…

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Auteur: dev