Dans une récente brève de comptoir, nous avons tenté d’approfondir et d’éclaircir les nouvelles propositions politico-stratégiques énoncées par Houria Bouteldja dans son dernier livre et développées dans une récente intervention publique. La semaine dernière, au détour d’un article plus large, nous avons poursuivi notre travail autour de cette drôle d’idée de patriotisme décolonial. Entretemps, Camille Escudero, artiste multidisciplinaire, nous a soumis une réponse au premier article pour publication. Comme nous ne comprenions pas bien où son texte voulait en venir et dans la mesure où nous cherchions d’abord à étayer et affiner les désaccords que nous pouvons avoir avec les propositions avant-gardistes de Mme Bouteldja, nous lui avons proposé de l’amender en ne négligeant pas le nœud de la discussion : les propositions faites, les oppositions formulées. Après nous avoir répondu qu’elle n’avait pas le temps, la tempêtueuse artiste a pu publier sa réaction sur le site du QG décolonial où il est donc facilement accessible. En attendant, nous poursuivons cette semaine avec un détour par Montesquieu autour d’une question à la fois simple et complexe : faut-il, pour se défaire de la domination, tenter de s’accrocher ou de s’approprier ses formes antérieures, par exemple la monarchie ou l’État-nation ? Celles et ceux intéressés pas la discussion en cours, liront avec grand plaisir dans cette même édition une contributions a un débat qui n’a pas eu lieu.
Lorsque Montesquieu, à deux générations encore de la Révolution française, en 1748, pose le concept critique du despotisme oriental, il nomme les Turcs mais vise la Monarchie absolue qu’il voit à domicile. Contre le despotisme, régime du caprice et de l’instant, où tous les liens sociaux s’effondrent sans loi comme un château de sable, et où le choc révolutionnaire de la populace, s’annonce en permanence sous la terreur…
Auteur: dev