Peut-on « désurveiller » ?

J’ai participé ce Jeudi au colloque de l’Observatoire de la surveillance en démocratie. Le thème de mon intervention a tourné autour de l’idée suivante : « Peut-on dé-surveiller ? » (le colloque qui se poursuit ce matin peut être suivi en visio). Un très grand merci à Nicolas P. Rougier pour son invitation, ainsi bien sûr qu’à toute l’équipe de l’Observatoire de la surveillance en démocratie.

Le texte ci-dessous liste une série de points d’analyse que j’ai mobilisés dans le cadre de mon intervention lors d’une table-ronde. A la suite de ce texte je vous joins également le support de présentation que j’ai utilisé.

 

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais les mots « surveillance » et « surveiller » n’ont pas d’antonymes directs. Ou alors des antonymes relativement faibles sur un plan sémantique, par exemple « délaisser ». Mais « ne pas surveiller » n’est pas pour autant « délaisser ».

Je précise en introduction que s’il est compliqué de « désurveiller » (c’est l’objet de cette communication), on peut heureusement combattre la surveillance et ses dispositifs à l’échelle individuelle et militante. Geoffrey Dorne l’a remarquablement documenté dans son ouvrage « Hacker Protester : guide pratique des outils de lutte citoyenne« . La furtivité (telle que réfléchie par Damasio dans son roman éponyme, « Les Furtifs »), le secret, l’évitement, l’obfuscation, le sabotage, la cryptographie, le chiffrement, la rétro-ingénierie et le retournement du stigmate pour surveiller les surveillants, sont autant de possibilités qui restent mobilisables pour déjouer la surveillance.

Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de réfléchir aux difficultés d’imaginer collectivement et de réaliser concrètement des sociétés « désurveillées ». A minima du point de vue de mon domaine de recherche, c’est à dire le web et les grandes plateformes de…

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Auteur: Olivier Ertzscheid