Peut-on séparer le bilan carbone de l’artiste ?

Photos “glamour” des jets privés de DJ Snake ou de Kylie Jenner, trente millions d’euros de voitures neuves détruites pour le tournage d’un James Bond, Tom Cruise accueilli par les rafales de la patrouille de France au Festival de Cannes, un Hellfest qui pompe l’eau d’une région en stress hydrique pour sauver ses festivaliers du malaise…  

Difficile de lutter avec sa dissonance cognitive lorsqu’on s’installe sur les fauteuils moelleux d’une salle de spectacle, de cinéma ou lorsqu’on accueille une rock star sur la scène principale d’un grand festival. Il y a quelque chose de pourri au royaume de la culture. 

Mais ce que raconte cette schizophrénie qui nous guette, c’est une somme importante d’interrogations : cette culture-là est-elle soutenable ? Si elle ne l’est pas, voulons-nous d’un monde sans culture ? Et si non, de quelle culture voulons-nous ? 

Une culture partie du problème

La culture, un secteur hyper consommateur…

La culture est un secteur considérable qui inclut notamment la presse et l’édition, l’audiovisuel, le spectacle vivant, le patrimoine, l’architecture, les arts visuels, les jeux vidéo… et dont les besoins en énergies fossiles sont considérables :

…qui doit diminuer drastiquement ses émissions

On entend déjà les critiques : la culture nous apporte tellement, pourquoi la condamner pour ses émissions ? On peut déjà douter du fait que toute la culture nous apporte énormément et on risque de rentrer ici dans un débat sans fin sur la qualité des œuvres. Même si ce débat serait sans doute passionnant, la culture inclut sans distinction de qualité les romans d’Annie Ernaux, de Marc Lévy et de Sylvain Tesson, les émissions de C8, d’Arte et de Blast, Z Event, Les Lapins Crétins ou le dernier opus d’Animal Crossing. 

Pire, cet argument sur ce qu’apporte la culture sous-entend qu’il faudrait une “exception culturelle”. Sauf que cette exception est demandée par tous les secteurs et tous ont de très bonnes raisons : les cimentiers nous apportent beaucoup puisqu’ils fabriquent des maisons, pourquoi leur demander de réduire leurs émissions ? La Stratégie Nationale Bas Carbone est claire : nous devons atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et réduire l’ensemble des émissions nationales de 40% entre 1990 et 2030 pour respecter l’Accord de Paris. 

C’est surtout prendre le problème à l’envers : on ne condamne pas la culture pour ses émissions, ce sont ses émissions qui la condamnent ! Plus ces dernières sont importantes, plus la culture…

La suite est à lire sur: bonpote.com
Auteur: Bon Pote