Les 2 800 habitants de 12 communes des Ardennes ne doivent plus boire l’eau du robinet depuis jeudi 10 juillet. La cause : des taux de PFAS supérieurs à la limite légale de 100 nanogrammes par litre (ng/l). « Il est demandé aux habitants d’utiliser exclusivement de l’eau embouteillée pour boire et préparer les biberons », précise l’agence régionale de santé (ARS) du Grand Est. Les mairies devront rembourser les habitants à hauteur de 12 centimes par litre.
L’alerte a été donnée par une enquête de France 3 et Disclose. En étudiant des centaines de prélèvements faits par l’ARS de 2015 à 2025, les journalistes ont découvert que 16 communes (12 dans les Ardennes et 4 dans la Meuse) affichaient des taux 3 à 27 fois supérieurs à la limite légale. Ainsi, à Villy (Ardennes), en février 2025, des relevés affichaient 2 729 ng/l, le record national de concentration.
L’agence de l’eau Rhin-Meuse avait pourtant alerté dès 2016 à propos de relevés inquiétants. Aucune mesure de restriction n’avait été prise. Le danger est pourtant avéré : altération des fonctions immunitaires, augmentation des maladies du foie et des reins, effets négatifs sur la reproduction et le développement, effets cancérigènes… « Bien que le risque immédiat pour la santé soit faible, une exposition prolongée peut avoir des effets sur la santé à long terme », avertit l’ARS du Grand Est à propos des PFAS, qui contaminent massivement l’eau potable et d’autres produits de consommation.
À partir du 12 juillet, quatre autres communes de la Meuse, soit 620 habitants, seront à leur tour concernées par l’interdiction de la consommation d’eau du robinet.
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