Pino Musi : l'art contre le spectacle

Jérôme Benarroch, photographe et philosophe, poursuit ici une série de quelques portraits d’artistes vivants qu’il considère parmi les artistes importants de notre temps et pourtant trop peu connus. Ces artistes se trouvent de fait dans une position de lutte par rapport à notre monde dominé par, disons, le capitalisme, le mauvais spectacle, la bêtise, le nihilisme, etc. Ils savent que l’art, au sens le plus créatif et intelligent (et par opposition aux nullités insignifiantes à la mode), comme la pensée et l’intellectualité, à l’instar de la philosophie opposée à la sophistique (qui est comme le rapt et l’instrumentalisation de la pensée en vue du pouvoir social), ne sont pas des pratiques bourgeoises mais sont, en tant que tels, étant donné ce monde sous emprise, d’emblée révolutionnaires. Cette semaine, il se penche sur l’oeuvre du photographe italien, Pino Musi.

Pino Musi est photographe. Né en 1958 en Italie, il vit aujourd’hui à Paris. Il est certainement un des plus intéressants formidables photographes de notre temps. L’idée est d’en faire découvrir l’œuvre.

Pour être extrêmement réducteur, la génération précédente avait pour référence en photographie l’école allemande de Dusseldorf et les américains. La liste est longue et il serait désolant de n’en citer que quelques uns. P.M. s’inscrit dans cette filiation et a su trouver une voie qui en renouvelait l’intelligence. On pourrait avancer que la photographie oscille entre deux axes : l’axe documentaire voire narratif (représentatif et en référence à la réalité) et l’axe de l’art visuel (qui peut aller jusqu’au graphisme, en tant qu’image aux caractéristiques plastiques à deux dimensions). Ce que P.M. trouve, c’est un rapport renouvelé et approfondi à l’abstraction (qui intensifie l’axe la présence du réel de l’image) tout en perpétuant les acquis thématiques des générations précédentes. La…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev