Piqûres de rappel : Pourquoi tant de personnes hésitent à se faire vacciner contre le COVID, et ce que nous pouvons faire pour y remédier (Tablet Mag) – 1/4 — Norman DOIDGE

1) L’inattendu se produit

Depuis mes études de médecine, j’ai toujours été fasciné par le principe de base de la vaccination : la possibilité d’exposer une personne à une version atténuée d’un microbe qui la préparerait et la protégerait d’une rencontre potentiellement mortelle avec le microbe réel. J’ai été émerveillé par la façon dont il forme un système immunitaire qui, comme le cerveau, possède une mémoire et une sorte d’intelligence, et même quelque chose d’apparenté à la « prévoyance ». Mais je l’ai aussi aimé pour une raison plus large. Parfois, la science et la médecine modernes semblent fondées sur un fantasme qui imagine que le rôle de la médecine est de conquérir la nature, comme si nous pouvions mener une guerre contre tous les microbes avec des « antimicrobes » pour créer un monde où nous ne souffrirons plus de maladies infectieuses. La vaccination ne repose pas sur cette vision stérile mais sur son contraire ; elle travaille avec notre système immunitaire qui peut être éduqué, qui a évolué il y a des millions d’années pour faire face au fait que nous devons toujours coexister avec les microbes ; elle nous aide à utiliser nos propres ressources pour nous protéger. Cette démarche est en accord avec l’intuition essentielle d’Hippocrate, qui avait compris que la majeure partie de la guérison vient de l’intérieur, qu’il est préférable de travailler avec la nature et non contre elle.

Et pourtant, depuis qu’ils sont disponibles, les vaccins sont controversés et il a presque toujours été difficile d’avoir une discussion sans charge émotionnelle à leur sujet. L’une des raisons est que chez l’homme (et chez d’autres animaux), toute infection peut déclencher un circuit cérébral primitif chez la plupart d’entre nous, appelé Système Immunitaire Comportemental (SIC). Il s’agit d’un circuit qui se déclenche lorsque nous sentons que nous sommes à proximité d’un porteur potentiel de maladie, ce qui provoque le dégoût, la peur et l’évitement. Ce circuit est involontaire et il n’est pas facile de le désactiver une fois qu’il a été activé.

La meilleure façon de comprendre le SIC est de le comparer au système immunitaire normal. Le « système immunitaire normal » se compose d’anticorps, de cellules T, etc., et il a évolué pour nous protéger lorsqu’un microbe nuisible pénètre en nous. Le SIC est différent ; il a évolué pour nous empêcher d’être infectés en premier lieu, en nous rendant hypersensibles à l’hygiène, aux signes…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Norman DOIDGE Le grand soir