Piqûres de rappel : Pourquoi tant de personnes hésitent à se faire vacciner contre le COVID, et ce que nous pouvons faire pour y remédier (Tablet Mag) – 2/4 — Norman DOIDGE

2) Le génie fondamental des vaccins

L’idée de base qui consiste à exposer une personne à une forme affaiblie d’un agent pathogène ou d’une toxine, connue sous le nom de « traitement similaire », a précédé de loin la médecine moderne et s’est imposée par étapes et par observation. Paracelse, qui aurait traité des personnes pendant une peste en 1534, a noté que « ce qui rend un homme malade le guérit aussi ». Lors de l’ancienne peste d’Athènes (430-425 avant J.-C.), l’historien Thucydide a noté que ceux qui, comme lui, avaient contracté la peste puis s’étaient rétablis, ne l’avaient plus jamais eue. Les écrits chinois font allusion à l’inoculation au 10e siècle et, au 16e siècle, les hindous brahmanes inoculaient aux gens du pus séché provenant de pustules de variole. Des pratiques similaires, qui étaient courantes en Turquie dans les années 1700, ont été introduites en Angleterre par la remarquable Lady Montagu, épouse de l’ambassadeur anglais. Mais lorsque certaines personnes, comme le fils du roi George III, moururent après avoir été inoculées de la variole, beaucoup devinrent réticents à subir la procédure.

Une avancée majeure s’est produite lorsque les agriculteurs anglais ont remarqué, dans les années 1700, que les laitières qui trayaient les vaches attrapaient le « vaccine » (variole de la vache) sur leurs mains à cause des mamelles. La vaccine était une maladie très bénigne comparée à la variole, dont le taux de mortalité était de 30 % selon certaines estimations. On a observé que les vaches atteintes du vaccine étaient immunisées contre la redoutable variole. Un éleveur de bétail anglais du nom de Benjamin Jesty, qui avait lui-même contracté la variole et était donc immunisé contre celle-ci, décida – soi-disant sur un coup de tête – d’inoculer intentionnellement la variole à sa femme et à ses enfants. Ils sont restés immunisés contre la variole 15 ans plus tard.

Le médecin anglais Edward Jenner, apprenant cela, commença à exposer systématiquement des patients à la variole, dont un garçon de 8 ans nommé James Phipps. Il a exposé James à la vaccine et l’a ensuite exposé à la variole pour voir s’il la contracterait (une expérience menée de toute évidence sans consentement éclairé). Le garçon a survécu, et a été vacciné 20 fois sans mauvais effet, selon Jenner, qui a fait état des avantages de la procédure pour éloigner la variole dans une série de cas. Son idée fut d’abord ridiculisée, mais elle finit par s’imposer. Le phénomène…

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Auteur: Norman DOIDGE Le grand soir