Plan de relance : des ambitions en trompe-l’œil pour la rénovation énergétique

On ne pourra pas leur reprocher leur enthousiasme. Tant le Premier ministre, le ministre de l’Économie que Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, ont repris en chœur jeudi 3 septembre en conférence de presse l’éloge d’un volet de leur plan de relance : 6,7 milliards d’euros pour la rénovation énergétique, élément-clef des 30 milliards du volet transition écologique, « pas de géant pour la transition écologique en France », selon les mots de Barbara Pompili.

Dans le détail, 4 milliards d’euros vont être dédiés à la rénovation des bâtiments publics. S’y ajoutent 2 milliards pour le logement privé via le dispositif MaPrimeRénov, 500 millions pour les logements sociaux et 200 millions pour les petites et moyennes entreprises. Le gros du dispositif concerne les bâtiments publics avec 300 millions d’euros délégués aux régions pour la rénovation des lycées. Pour les universités et les bâtiments régaliens, l’argent sera débloqué via des appels à projets. Enfin, pour les bâtiments des communes et départements, les financements seront fléchés via les préfets.

Mais l’annonce phare du gouvernement concerne bien MaPrimeRénov, désormais financée à hauteur de 2 milliards d’euros sur deux ans. Ce dispositif, né début 2020, financera désormais tous les travaux de rénovation du parc privé, qu’il s’agisse de copropriété, de bailleurs ou de propriétaires occupants. À sa création, il venait combler un manque pour les ménages les plus modestes (1er, 2e et 3e décile de revenus), mathématiquement non éligibles aux crédits d’impôt puisque n’en payant pas ou peu. Mais les premiers retours pour 2020 montrent, au-delà du ralentissement dû au Covid, une concentration des demandes…

Auteur : Grégoire Souchay (Reporterre)
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