Plan de relance : la technologie plutôt que l'écologie

Avion « vert », relance du nucléaire, robotisation de l’agriculture… Le plan de relance présenté mardi 12 octobre par Emmanuel Macron voit l’écologie comme un problème à résoudre par la technologie. Le président de la République veut mettre 30 milliards d’euros sur la table d’ici 2030 pour « décarboner l’économie » et relancer l’industrie. « Un enfumage autour d’investissements qui ignorent totalement les besoins réels de la transition écologique », assurent les Amis de la Terre dans un communiqué. « Une course à l’innovation et au productivisme qui ne doit pas servir de prétexte pour imposer des fausses solutions », estime Greenpeace. D’autant que « certaines ne sont qu’au stade de projet, sans réel impact sur la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre ». La Fondation pour la nature et l’Homme écrit quant à elle qu’Emmanuel Macron « cède un peu plus au mirage du “tout technologique” supposé résoudre, comme par magie, les crises écologiques. Sa stratégie productive fait l’impasse sur la nécessaire sobriété. »

Un milliard d’euros pour les petits réacteurs atomiques

Premier objectif de son plan de relance : le développement des petits réacteurs atomiques (small modular reactor — SMR), porté par un budget d’un milliard d’euros. De quoi préparer la France « à des technologies de rupture et de transformation profondes sur le nucléaire », selon Emmanuel Macron. Pourtant, cette nouvelle technologie est encore loin d’être aboutie. « Les SMR sont le nouveau mirage du nucléaire pour faire oublier le fiasco industriel et économique de l’EPR partout dans le monde », assure Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique chez Greenpeace, dans le communiqué sus-cité. Dans un rapport publié en juillet 2020, la Cour des comptes avait qualifié l’EPR « d’échec opérationnel ». La construction de ce réacteur de troisième génération accuse en effet un retard de dix ans. Les coûts de construction ont été multipliés par 3,3 et s’élèvent aujourd’hui à 12,4 milliards d’euros.

Le président veut également développer « l’hydrogène vert » d’ici à neuf ans. « Ce que nous devons faire absolument pour l’hydrogène, c’est ne pas répéter les erreurs que nous avons faites sur les énergies renouvelables. On a trop peu investi sur l’offre et la capacité à développer notre filière », a insisté le président. Pourtant, l’hydrogène est bien loin d’être une énergie « verte »,…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre