« Plan de soutien à la presse » : de l’argent pour licencier ?

Dans un communiqué du 27 août, le gouvernement dévoile un « plan de soutien à la filière presse », doté de 377 millions d’euros, qui s’étale jusqu’en 2022, en plus des précédentes « mesures d’urgence » pour l’année 2020, chiffrées à 106 millions d’euros.

Cette manne ira-t-elle, comme la majorité des actuelles aides à la presse, à la poignée de milliardaires, de grands groupes et de banques qui détient la majorité des titres de presse ? Bernard Arnault (Le Parisien, Les Echos…), Xavier Niel (Le Monde, Télérama, l’Obs, Courrier international, La Vie, France Antilles, Paris Turf, Nice-Matin…), la famille Dassault (Le Figaro, TV Magazine), le Crédit Mutuel (Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Dauphiné libéré, Le Progrès…)…

Et aux journaux qui, comme Le Parisien ou Paris-Normandie (racheté par le groupe Rossel-La Voix), ont déjà programmé des plans de licenciements ? Et à L’Equipe, qui veut baisser les salaires et diminuer le nombre de jours de congés de ses salariés, alors que la maison-mère, le groupe Amaury, dispose de plusieurs centaines de millions d’euros de trésorerie ?

L’annonce de ce « plan de soutien » a été faite après un entretien accordé par le Président de la République, le ministre de l’Economie et la ministre de la Culture aux « professionnels du secteur de la presse membres de l’Alliance de la Presse d’Information Générale [Apig] ». Nous laissons le soin aux patrons de presse de dire s’ils se sentent tous représentés par l’Apig, résultat de l’union des quatre organisations patronales de la presse quotidienne nationale, régionale, départementale et hebdomadaire régionale.

Les syndicats de journalistes n’ont en tout cas pas eu droit à de tels…

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